Des manifestants ont attaqué un poste de police dans le sud de l'Ukraine à l'aide de bombes incendiaires, réclamant la détention d'un des deux policiers soupçonné d'implication dans le viol collectif d'une jeune femme.

Des résidants de la ville de Vradiyevka, située 330 kilomètres au sud de Kiev, affirmaient, mardi, qu'ils maintiendraient l'occupation tant que le policier ne serait pas arrêté. Lundi soir, des manifestants avaient brisé des fenêtres, défoncé des portes et incendié l'immeuble. Les forces de l'ordre ont répliqué avec des gaz lacrymogènes.

Les responsables ont finalement mis en détention le policier, tard mardi.

Cette situation enflamme les Ukrainiens qui considèrent que l'impunité et la corruption ont empiré au gouvernement et au sein de la classe la plus aisée depuis l'arrivée au pouvoir du président Viktor Ianoukovitch, il y a trois ans.

La victime, une femme de 29 ans, rentrait chez elle après une soirée dans un bar local, mercredi dernier, lorsqu'elle a été capturée dans une voiture, menée dans une forêt, violée et sauvagement battue par deux policiers aidés d'un chauffeur. Elle se trouve toujours à l'hôpital où elle est soignée pour de multiples fractures au crâne et des blessures partout sur le corps.

Les trois suspects ont été identifiés à la télévision locale par la victime. Un des policiers et le conducteur sont détenus, mais le second policier soutient qu'il était en fonction au poste de police lors du crime.

Ce drame rappelle à l'Ukraine la mort d'une jeune femme de 18 ans qui avait été violée, étranglée et brûlée vive par trois jeunes hommes qui avaient des contacts en hauts rangs. Deux d'entre eux avaient été relâchés par la police. Ils avaient été arrêtés de nouveau après des protestations d'envergure nationale.