Le chef emprisonné des rebelles kurdes de Turquie, Abdullah Öcalan, a annoncé mardi le début d'une deuxième étape dans le processus de paix engagé avec les autorités d'Ankara, après la fin prochaine du retrait de ses combattants du territoire turc.

«À l'heure actuelle, nous sommes passés à la deuxième étape. J'ai présenté à l'État (turc) par écrit nos propositions sur les modalités de cette deuxième étape», a déclaré M. Öcalan dans un message remis lundi à des députés kurdes qui lui ont rendu visite sur l'île-prison d'Imrali (nord-ouest), où il purge une peine de prison à vie.

Les combattants du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) ont commencé à se retirer le mois dernier vers leurs bases du nord de l'Irak, première étape de l'accord passé entre le chef rebelle et Ankara pour un règlement au conflit kurde qui a coûté la vie à plus de 40 000 personnes depuis 1984.

Selon les médias turcs, le retrait des rebelles touche à sa fin.

La deuxième étape devrait permettre au gouvernement islamo-conservateur turc de faire les réformes nécessaires pour accroître les droits de la communauté kurde de Turquie, estimée à environ 12 à 15 millions sur 76 millions d'habitants.

Le dirigeant kurde a indiqué qu'il souhaitait mener le processus en cours à son terme.

«J'espère que l'État prendra en considération nos propositions concernant la deuxième étape et parviendra aux bonnes conclusions», a-t-il souhaité dans son message, se disant convaincu que «malgré certaines obstructions (...) nous parviendrons au but».

La semaine dernière, le Parti pour la paix et la démocratie (BDP, pro-kurde), impliqué dans le processus de paix, avait appelé le gouvernement à accélérer les réformes, attendues d'ici les vacances parlementaires début juillet.

Les Kurdes revendiquent des amendements au code pénal et aux lois sur les élections de façon à favoriser la minorité kurde. Ils réclament aussi le droit à l'éducation en langue kurde, ainsi qu'une forme d'autonomie régionale.

Une frange de l'opinion turque reste catégoriquement opposée aux discussions engagées par le gouvernement avec le chef du PKK, largement considéré comme un «terroriste».