Berlin a souhaité mercredi qu'une solution soit trouvée pour que les médias turcs puissent couvrir le procès de néonazis allemands jugés pour des meurtres racistes, notamment de huit Turcs, alors qu'ils ont été privés d'accréditation.

«Il serait bon que dans cette affaire, qui intéresse évidemment le public turc et les gens d'origine turque en Allemagne (...) une solution soit trouvée pour que les journalistes aient un accès correct pour couvrir les audiences», a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Martin Schäfer, lors d'une conférence de presse gouvernementale régulière.

«Compte tenu de l'indépendance de la justice, ce n'est pas à moi de dire comment cela serait possible, mais je peux néanmoins le souhaiter», a-t-il ajouté.

Le porte-parole de la chancelière Angela Merkel, Steffen Seibert, a également souhaité que «l'intérêt médiatique (pour cette affaire) soit pris en compte avec sensibilité».

Le tribunal de Munich avait provoqué un tollé en n'accordant aucune place garantie aux médias turcs pour le procès de Beate Zschäpe, 37 ans, qui doit démarrer le 17 avril.

Membre d'un groupuscule néonazi «Clandestinité nationale-socialiste» (National Socialist Underground - NSU), elle est accusée, ainsi que quatre complices, de participation aux assassinats de huit Turcs et d'un Grec entre 2000 et 2006, et d'une policière en 2007.

«C'est un scandale et une honte», avait réagi le président de la communauté turque Kenan Kolat dans le Berliner Zeitung paru mercredi.

Mardi soir, dans un communiqué, le tribunal a rappelé qu'il avait attribué les 50 places réservées pour les journalistes dans la salle d'audience par ordre de réception des demandes. Il avait aussi expliqué qu'il n'était pas possible de retransmettre les audiences dans une autre salle pour des raisons juridiques.

Le quotidien à grand tirage Bild avait offert de céder sa place à un confrère du journal turc Hürriyet, mais le tribunal de Munich a refusé cette solution.

La façon dont est réglé l'accès aux salles de tribunaux est du ressort des ministères régionaux de la Justice, a également expliqué le porte-parole du ministère fédéral mercredi.