L'ancien chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi a été condamné hier à un an de prison dans l'affaire Unipol. S'il risque fort d'en appeler de cette décision, son épopée judiciaire est encore loin d'être terminée. Quatre mots sur les dédales juridiques, les scandales et l'avenir du controversé personnage.

Procès

En près de 18 ans de carrière politique, Berlusconi a fait l'objet de plus d'une trentaine de procès. Hier, il a été reconnu coupable d'avoir publié illégalement des transcriptions d'écoutes électroniques dans un journal de son groupe médiatique, il Giornale. Le 18 mars, le tribunal de Milan se prononcera dans l'affaire Rubygate, dans laquelle il est impliqué pour prostitution de mineure et abus de pouvoir. Enfin, Berlusconi est toujours en appel dans l'affaire Mediaset, procès qui aura lieu le 23 mars.

Prison

Même s'il est reconnu coupable, il est peu probable que le Cavaliere se retrouve derrière les barreaux. La peine de prison rendue hier dans le dossier Unipol sera vraisemblablement portée en appel et, d'ici là, elle ne sera pas appliquée. «De plus, en reportant la procédure de cette façon, il est possible d'invalider une poursuite par sa prescription», observe Phil Guirlando, professeur spécialisé en politique italienne de l'Université Queen's, en Ontario. Enfin, la prison est une peine moins répandue lorsque le condamné a plus de 75 ans, ce qui est le cas de Berlusconi, aujourd'hui âgé de 76 ans.

Bunga bunga

L'homme politique qui a fait fortune dans le milieu des affaires et des médias semble collectionner les scandales. Ses soirées scabreuses, mieux connues sous le nom de bunga bunga, ont marqué à jamais l'imaginaire collectif italien et ont refait surface dans le scandale du Rubygate. En janvier dernier, Berlusconi a déclaré que Mussolini avait «fait beaucoup de bonnes choses».

Acharné

La carrière politique de Berlusconi n'est pas encore terminée. Il bénéficierait toujours de l'appui de son parti politique, le Peuple de la liberté, et il n'est pas impossible qu'il forme une coalition gouvernementale. Bruno Ramirez, qui enseigne l'histoire de l'Italie contemporaine à l'Université de Montréal, prédit que Berlusconi restera aussi longtemps qu'il le peut dans la sphère politique italienne. «Berlusconi a surpris le monde entier en se présentant aux dernières élections italiennes. Tant qu'il est vivant, il fera tout en son pouvoir pour demeurer politique», conclut-il.