Les États-Unis ont pressé mardi l'Union européenne d'agir contre le Hezbollah, après que la Bulgarie eut désigné le mouvement chiite libanais comme responsable de l'attentat anti-israélien perpétré en juillet dernier et ayant tué six personnes.

Le nouveau secrétaire d'État John Kerry, qui s'est entretenu mardi au téléphone avec son homologue européenne Catherine Ashton, a «exhorté avec force d'autres gouvernements dans le monde, en particulier nos partenaires en Europe, à mener une action immédiate pour réprimer le Hezbollah».

«Nous devons envoyer un message sans équivoque à ce groupe terroriste pour qu'il ne puisse plus commettre d'acte abject dans l'impunité», a prévenu dans un communiqué le patron de la diplomatie américaine.

Les États-Unis «félicitent (leur) ami proche et allié de l'OTAN, la Bulgarie, pour son enquête minutieuse (...) à la conclusion univoque (pointant) la responsabilité du Hezbollah libanais dans une attaque meurtrière sur le sol européen». L'attentat du 18 juillet 2012 à l'aéroport de Bourgas, dans l'est de la Bulgarie, avait fait six morts, dont cinq Israéliens, et une trentaine de blessés.

Avant la déclaration de M. Kerry, son ministère et le conseiller antiterroriste de la Maison-Blanche John Brennan avaient demandé aux 27 membres de l'Union européenne de prendre «des mesures préventives» pour mettre au jour les infrastructures du Hezbollah ainsi que ses réseaux opérationnels et financiers.

Washington a dit s'alarmer de «la menace grandissante, non seulement pour l'Europe, mais pour le reste du monde» que le Hezbollah représente.

«Les États-Unis agissent de manière résolue pour faire cesser les activités de déstabilisation que mène le Hezbollah en Europe, en Asie du Sud-Est, en Amérique du Sud et au Proche-Orient», a assuré M. Kerry.

Sa porte-parole au département d'État, Victoria Nuland, a rappelé que «depuis de nombreux mois, nous n'avons pas fait mystère de notre désir de voir l'UE prendre des mesures plus fermes à l'égard du Hezbollah», assurant que Mme Ashton et M. Kerry en avaient parlé mardi au téléphone.

Mme Nuland a précisé que les États-Unis discutaient de manière bilatérale avec certains pays européens et également avec l'UE, plaidant pour une action collective des 27 contre le Hezbollah.

La Bulgarie a montré du doigt mardi le mouvement chiite libanais comme étant derrière l'attentat anti-israélien du 18 juillet, son ministre de l'Intérieur déclarant qu'il existait «des informations concernant des financements et une appartenance au Hezbollah de deux personnes, dont l'auteur de l'attentat».

Selon des analystes, la désignation du Hezbollah pour l'attentat en Bulgarie fournit un argument de poids aux États-Unis pour tenter de convaincre l'UE d'inscrire ce mouvement, grand allié de l'Iran et de la Syrie, sur sa liste noire des «organisations terroristes».