Le président Vladimir Poutine a appelé mercredi les Russes à faire plus d'enfants, au moins trois par famille, sous peine de voir le pays s'appauvrir et devenir incapable de «préserver son territoire».    

«Je pense que la norme en Russie doit devenir une famille avec trois enfants», a-t-il déclaré dans son adresse annuelle à la Nation, ajoutant qu'il restait encore pour cela «beaucoup à faire».

«Il faut mettre en place des conditions favorables, tout d'abord pour les femmes, afin qu'elles n'aient pas peur que la naissance d'un deuxième et d'un troisième enfant ne mette un frein à leur carrière», a-t-il ajouté, selon des images de la télévision russe.

Pour cela, il a précisé que les autorités russes examinaient les moyens d'encourager financièrement les familles choisissant d'avoir un troisième enfant, et comptaient régler rapidement la question des garderies, qui manquent cruellement dans le pays.

Selon Vladimir Poutine, les Russes doivent dès maintenant privilégier les familles nombreuses sous peine que la Russie ne devienne dans les années à venir «un pays pauvre, vieillissant et incapable de préserver son indépendance et même son territoire».

«Si la nation n'est pas capable de se préserver et de se reproduire (...), alors on n'a même pas besoin d'un ennemi extérieur, car tout s'écroulera tout seul», a-t-il averti.

«Pour que la Russie soit souveraine et forte, nous devons être plus nombreux», a-t-il poursuivi.

La Russie, qui compte actuellement un peu plus de 143 millions d'habitants, a perdu plus de cinq millions d'habitants depuis la chute de l'URSS en 1991, et des études publiées ces dernières années ont prévu un déclin démographique important.

Un rapport de l'agence de notation financière S&P, publié en février 2011, avait estimé que la Russie pourrait perdre encore 24 millions d'habitants d'ici à 2050.

Après la chute de l'URSS, la Russie a été plongée dans un cercle vicieux démographique, la détérioration des conditions de vie ayant entraîné une hausse de la mortalité accompagnée d'une crise de la natalité.

Ces études prévoyaient que la baisse du nombre de personnes en âge de procréer allait s'accélérer dans les décennies 2010 et 2020, et ne serait pas compensée par la hausse de l'espérance de vie, réelle mais encore insuffisante.

M. Poutine a toutefois souligné que la population avait augmenté de plus de 200 000 personnes entre janvier et septembre 2012.

«Il semblait qu'il n'était plus possible de mettre un terme à cette catastrophe (démographique, NDLR). (...) Mais nous avons réussi à rompre ce phénomène destructeur. Après la mise en place de programmes (d'incitation, NDLR), la population s'est stabilisée et à partir de 2010 elle a commencé à croître», a-t-il dit.

Le président russe a également insisté sur le fait que l'espérance de vie avait dépassé les 70 ans en Russie (en 2011).

L'homme fort de la Russie avait souligné au début de l'année que surmonter la crise démographique serait une priorité de son nouveau mandat de président, le troisième après ceux effectués de 2000 à 2008.