La toute première ville du monde à avoir implanté des vélos en libre-service, Copenhague, met un frein à son système. La capitale du Danemark juge trop élevé le coût pour remplacer ses quelque 1000 bicyclettes vieilles de 17 ans.

Surnommée la capitale mondiale du vélo, Copenhague travaillait depuis deux ans à un audacieux projet pour remplacer ses vélos publics, lancés en 1995. Le contrat avec l'actuel gestionnaire du système, le publicitaire européen JCDecaux, prend fin le 31 octobre prochain, ce qui ouvrait la porte à l'arrivée d'un tout nouveau parc en 2013.

Mais après avoir présenté des plans pour doter la ville du système le plus moderne du monde, Copenhague a finalement décidé d'abandonner le projet. Elle a du coup signé la mort du vélo en libre-service au Danemark. «Nos vélos sont délabrés, notre système est vieux et périmé, mais nous devons choisir nos priorités», a expliqué au Copenhagen Post l'élu socialiste Ayfer Baykal, responsable des dossiers environnementaux à la mairie.

Dans son budget 2013, Copenhague a préféré investir les 150 millions de couronnes (26 millions de dollars) prévus pour le remplacement des vélos dans l'amélioration du réseau cyclable. «Le système en libre-service sert avant tout aux gens provenant de l'extérieur parce que les résidants de Copenhague ont déjà leur propre bicyclette. J'ai décidé de mettre l'accent sur l'amélioration des pistes cyclables et des stationnements de vélos plutôt que d'investir dans un nouveau système en libre-service», a ajouté Ayfer Baykal.

«C'est un très mauvais message qui est envoyé, s'indigne Frits Bredal, porte-parole de la Fédération danoise des cyclistes. C'est regrettable parce que ce devait être le système le plus avancé du monde, être révolutionnaire. Il ne devait pas juste servir aux touristes, mais aider à résoudre nos problèmes de congestion routière.»

La Fédération danoise des cyclistes comptait en effet sur l'implantation du système à Copenhague pour que le gouvernement danois étende le vélo en libre-service au reste du pays. Les navetteurs faisant quotidiennement l'aller-retour entre la capitale et ses banlieues auraient pu utiliser les vélos et les transports en commun pour délaisser leur automobile. Les vélos sont autorisés à bord des trains de surface, mais la popularité du service est telle qu'on ne peut répondre à la demande.