Le parquet général polonais a annoncé vendredi avoir prolongé jusqu'au 11 février 2013 l'enquête sur l'existence présumée en Pologne de prisons secrètes de la CIA où seraient détenus des responsables de l'organisation Al-Qaïda.

Le porte-parole du parquet Maciej Kujawski s'est refusé à d'autres précisions rappelant que l'enquête, menée par le parquet de Cracovie (sud), se déroulait sous le sceau du secret d'État.

Le parquet cherche à déterminer une éventuelle responsabilité de dirigeants polonais de l'époque pour avoir permis l'installation d'une base américaine secrète en 2002-2003 à Kiejkuty, dans le nord-est de la Pologne.

Les autorités polonaises ont longtemps rejeté les allégations du Conseil de l'Europe et les révélations de médias selon lesquels des responsables de l'organisation Al-Qaïda avaient été détenus dans ces lieux par la CIA.

En mars dernier, un ex-chef des renseignements polonais Zbigniew Siemiatkowski a toutefois été mis en examen dans le cadre de cette affaire.

Le premier ministre Donald Tusk a alors promis que l'affaire des prisons de la CIA en Pologne serait définitivement éclaircie. «Personne, que ce soit en Pologne ou de l'autre côté de l'Atlantique, ne doit avoir de doutes sur le fait que cette affaire sera élucidée», a-t-il dit.

La justice polonais avait lancé son enquête en août 2008. Le département de la Justice américain a rejeté en octobre 2009 une demande polonaise d'aide juridique, considérant l'affaire comme close.

En octobre 2010, le parquet polonais a néanmoins attribué à un détenu de la prison de Guantanamo, Abd al-Rahim al-Nashiri, qui dit avoir subi des tortures dans une prison secrète présumée de la CIA en Pologne, le statut de victime dans cette enquête.

Un autre détenu de Guantanamo, Abu Zubaydah considéré comme un adjoint du chef d'Al-Qaïda Oussama Ben Laden, a également demandé une enquête sur son cas en Pologne.