Trois militants de la cause homosexuelle ont été interpellés samedi à Saint-Pétersbourg, où ils avaient l'intention de tenir une «gay parade» interdite par les autorités de l'ex-capitale impériale, connues pour avoir doté la ville d'une loi punissant la «propagande» homosexuelle.

Les trois militants ont été interpellés par les policiers avant même d'avoir pu déployer leurs banderoles, dans un parc de la ville.

Les organisateurs avaient affirmé mercredi que la mairie avait donné son autorisation pour une marche dans le parc Polioustrovski au centre de Saint-Pétersbourg, qui aurait été une première.

Mais le lendemain, les autorités indiquaient avoir informé les militants homosexuels de l'impossibilité de tenir cette manifestation, expliquant avoir dû revenir sur leur décision à la suite de «protestations des habitants».

En 2011, la mairie de Moscou avait également annoncé dans un premier temps autoriser une gay pride, avant de se rétracter.

L'homophobie est largement répandue en Russie, où l'homosexualité était considérée comme un crime jusqu'en 1993 et comme une maladie mentale jusqu'en 1999, bien après la chute du régime soviétique en 1991.

Les gay pride que les militants essayent d'organiser depuis 2006 ont toujours été interdites par les autorités et dispersées sans ménagement par la police.

Fin mars, une nouvelle loi locale est entrée en vigueur à Saint-Pétersbourg, permettant de condamner à une amende toute personne commettant «un acte public» de promotion de l'homosexualité à l'adresse de mineurs.