Au-delà du duel pour la mairie de Londres entre deux hommes politiques hauts en couleur, le sortant Boris Johnson et Ken Livingstone, les élections municipales jeudi en Grande-Bretagne constituent un test à mi-parcours pour la coalition gouvernementale.

La campagne électorale a été dominée par la bataille pour la mairie de la capitale britannique qui accueillera cet été les Jeux olympiques.

Et à Londres, elle s'est résumée à un face-à-face entre le maire sortant, le conservateur Boris Johnson, reconnaissable à sa chevelure blonde ébouriffée, et le travailliste Ken Livingstone, surnommé le «rouge» en raison de ses anciennes sympathies trotskistes.

Selon les sondages, M. Johnson, le frondeur, âgé de 47 ans, devrait être reconduit devant M. Livingstone, 66 ans, qui a dirigé la ville de 2000 à 2008.

Le maire de Londres est un personnage symboliquement important, mais aux pouvoirs limités (transports et urbanisme essentiellement).

Dans une ville à la circulation difficile et au métro saturé et vieillot, M. Johnson s'est surtout illustré au cours de son premier mandat en lançant un système de vélos en libre-service, inspiré d'un projet de son prédécesseur. Il s'est engagé à élargir ce réseau, tandis que son rival a promis une baisse des tarifs des transports en commun, actuellement exorbitants.

Photo: Leon Neal, AFP

Le maire de Londres sortant, le conservateur Boris Johnson.

Si la victoire de M. Johnson semble acquise à Londres, les conservateurs et leurs alliés libéraux-démocrates au sein du gouvernement pourraient essuyer un revers à l'échelle nationale aux élections municipales organisées dans un total de 181 conseils municipaux.

Quelque 5000 sièges sont en jeu jeudi en Angleterre, en Écosse et au Pays de Galles, et selon les estimations, les partis de la coalition pourraient perdre des centaines de postes.

Ces élections se déroulent à un moment délicat pour le premier ministre conservateur David Cameron, qui accumule les difficultés: retour à la récession, nouvelles révélations embarrassantes dans un scandale d'écoutes téléphoniques, ratés dans la communication...

Inquiet, M. Cameron, engagé dans une politique d'austérité draconienne depuis son arrivée au pouvoir en mai 2010, a appelé les électeurs à se prononcer sur les questions locales et non nationales.

«Je reconnais qu'il s'agit d'une période difficile pour les familles», a-t-il concédé mercredi. «J'espère que les gens prendront en considération qu'il s'agit d'élire les conseils municipaux. Il s'agit de savoir qui va maintenir la taxe d'habitation à un niveau bas (...), qui va s'occuper de votre quartier ?», a lancé le premier ministre, qui a amputé de 25% sur cinq ans les budgets des collectivités locales.

Le chef des travaillistes, Ed Miliband, a lui défendu son projet national, en s'engageant, au niveau des municipalités, à «défendre la majorité» plutôt que «les riches et puissants».

En plus des scrutins municipaux, les électeurs d'une dizaine de grandes villes sont appelés jeudi à se prononcer par référendum sur l'élection ou non de leur maire au suffrage universel direct. Une quinzaine de villes, dont Londres, choisissent actuellement leur maire selon ce mode de scrutin.

Les bureaux de vote ont ouvert jeudi à 7h (2h, heure de Montréal), sous la pluie dans plusieurs municipalités, et fermeront à 22h (17h, heure de Montréal). Les résultats des élections à Londres ne sont pas attendus avant vendredi soir, tandis que ceux des autres municipalités ne devraient pas être connus avant la nuit de jeudi à vendredi.

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Le candidat à la mairie londonienne Ken Livingstone, 66 ans, a dirigé la ville de 2000 à 2008.