500 000$, c'est la somme que doivent verser chaque année les municipalités d'Écosse aux automobilistes dont le véhicule a été endommagé par un nid-de-poule. Le Royaume-Uni vit depuis quelques années une controverse autour des nids-de-poule qui a obligé le gouvernement à réserver chaque année une enveloppe spéciale de 150 millions de livres (225 M$ CAN) pour aider les municipalités à les réparer.

Cette crise a suscité cette semaine la publication d'un rapport national sur le sujet, qui estime que l'agence responsable des autoroutes, responsable de 10% du réseau routier britannique, doit quant à elle verser 2,5 millions de livres (3,8 M$CAN) chaque année à des automobilistes dont la voiture a été endommagée par le mauvais état de la chaussée. La situation a été exacerbée par un hiver particulièrement rigoureux l'an dernier, qui a obligé le gouvernement britannique à bonifier de 50 millions de livres l'enveloppe spéciale des nids-de-poule.

Le chiffre pour l'Écosse (1,7 million de livres sur cinq ans) a été calculé par le Parti conservateur écossais dans le cadre du débat sur l'indépendance de cette région.

L'Écosse a un climat moins dur que le Québec, mais tout aussi propice aux nids-de-poule, avec de fréquents passages autour du point de congélation. L'Écosse a une population de cinq millions d'habitants et des ventes annuelles de voitures neuves d'environ 170 000 unités, contre huit millions d'habitants et plus de 400 000 ventes de voitures neuves par année au Québec.

L'Association automobile du Canada (CAA) n'a pas de données sur le montant des dommages subis par les automobilistes à cause des nids-de-poule, mais des rapports anecdotiques montrent que la facture est généralement inférieure à 1000$ par cas. L'Association automobile américaine n'a pas non plus de données pour les États-Unis.

Cédric Essiminy, relationniste à CAA-Québec, note qu'une loi prévoit qu'un automobiliste ne peut demander de dédommagement à une municipalité pour des dommages à des pneus ou à la suspension d'un véhicule, ce qui limite les recours. Il est toutefois possible d'obtenir des dédommagements pour des jantes et des roues endommagées par un nid-de-poule. Un jugement de 2005 au Saguenay a aussi permis le versement d'une compensation pour tous les dommages subis par un véhicule parce que la preuve d'une négligence de la municipalité avait été faite.

La situation est similaire au Royaume-Uni: il faut établir une preuve de négligence, selon l'Association automobile britannique, qui recommande de faire une demande d'accès à l'information sur le nid-de-poule en question.

Le rapport publié cette semaine au Royaume-Uni prévoit qu'au rythme actuel, il faudra 11 ans et 10 milliards de livres (15 M$ CAN) pour que les routes soient réparées de manière à limiter au minimum le nombre de nids-de-poule.