Le parti d'opposition russe Iabloko et des ONG russes de défense des droits de l'homme ont annoncé lundi la création d'un fonds spécial pour contrôler le déroulement de la présidentielle du 4 mars, après avoir dénoncé des fraudes massives aux législatives de décembre.

«Nous annonçons la création d'un fonds spécial qui assurera un contrôle public du déroulement du scrutin», a déclaré le leader de Iabloko, Sergueï Mitrokhine, lors d'une conférence de presse à Moscou.

«Nous demandons aux citoyens russes de cotiser pour ce fonds» baptisé «Élection transparente», a-t-il ajouté.

Les créateurs de ce fonds entendent former des observateurs pour surveiller le déroulement du scrutin et faire appel à des juristes pour engager le cas échéant des procédures.

La présidente du groupe Helsinki de Moscou, Lioudmila Alexeïeva, le chef de la principale ONG de défense des droits de l'homme russe Memorial, Oleg Orlov, et le rédacteur en chef du journal d'opposition Novaïa Gazeta, Dmitri Mouratov, font partie du groupe de contrôle du fonds.

«Il y a un mouvement important venant du peuple qui veut contrôler le déroulement de la présidentielle», a indiqué Mme Alexeïeva, lors de la conférence de presse.

«Il ne suffit pas de manifester», avait déclaré samedi M. Mitrokhine en référence aux rassemblements sans précédent de dizaines de milliers de personnes à Moscou les 10 et 24 décembre, dénonçant des fraudes aux législatives du 4 décembre remportées par le parti Russie unie de Vladimir Poutine.

Premier ministre depuis 2008, M. Poutine est candidat pour la troisième fois à la présidentielle, après deux mandats au Kremlin, de 2000 à 2008.