Le maire de Rome Gianni Alemanno a reçu lundi une enveloppe contenant deux balles de calibre 40 et une lettre de menaces de mort signée par une cellule des Brigades rouges, trois jours après que l'explosion d'un colis piégé d'origine anarchiste eut blessé un haut fonctionnaire.

La ministre de la Justice Paola Severino a également reçu lundi une enveloppe contenant des balles, mais son expéditeur n'est pas encore connu.

«La revendication porte la signature du «Noyau Galesi pour les Prolétaires armés pour le communisme»», a indiqué dans un communiqué le porte-parole du maire, Simone Turbolente. Mario Galesi, membre des Brigades rouges, avait été tué lors d'une fusillade avec les forces de l'ordre le 2 mars 2003 à bord d'un train en Toscane.

Le courrier, adressé au secrétariat du maire, a été intercepté par la police dans le cadre de contrôles renforcés après l'explosion vendredi dernier à Rome d'un colis piégé qui a blessé le directeur général de l'agence chargée de la collecte des impôts en Italie, Equitalia, une action revendiquée par des anarchistes italiens.

Pour les paquets envoyés à MM. Alemanno et Severino, le parquet de Rome a annoncé l'ouverture d'une enquête pour menaces aggravées.

Le président du Sénat Renato Schifani (droite) a exprimé au maire de Rome et à La Garde des Sceaux «sa solidarité sincère» après «ces gestes inqualifiables», en souhaitant que «les auteurs de ces viles intimidations soient au plus vite identifiés et poursuivis».

La chef de file du Parti démocrate (gauche) au Sénat, Anna Finocchiaro, a qualifié ces courriers d'«épisodes inquiétants qui doivent inciter les forces politiques et les institutions à ne pas baisser la garde, particulièrement dans des moments comme celui-ci, où le pays est appelé à faire de grands sacrifices».

Sous l'égide du président du Conseil Mario Monti, le gouvernement a adopté un train de mesures d'austérité très sévère, qui prévoit de nouveaux impôts ainsi que le blocage de certaines retraites.

L'Italie est restée traumatisée par les attentats commis durant les «années de plomb» de la fin des années 1970, tant par l'extrême droite que l'extrême gauche.