La milliardaire française Liliane Bettencourt a demandé vendredi à la justice un aménagement de son placement sous tutelle, afin d'être placée sous la seule protection de son petit-fils de 25 ans Jean-Victor Meyers et d'écarter sa fille Françoise de la gestion de son patrimoine.

L'avocat de la fille du fondateur de L'Oréal, Me Jean-René Farthouat, a plaidé dans ce sens devant la cour d'appel de Versailles, près de Paris. Celle-ci rendra sa décision le 18 novembre sauf si un accord de conciliation est intervenu avant, a-t-on appris vendredi de sources concordantes.

Liliane Bettencourt, 89 ans, a été placée le 17 octobre sous la tutelle de son petit-fils aîné Jean-Victor Meyers, ses biens et son patrimoine étant placés sous la tutelle de sa fille Françoise Bettencourt-Meyers et de ses deux petits-fils.

La famille Bettencourt est le principal actionnaire du géant mondial des cosmétiques, L'Oréal, avec environ 30% du capital, devant le groupe suisse Nestlé (environ 29%).

Selon un rapport médical révélé par la presse, Liliane Bettencourt serait atteinte de «démence mixte» et de la maladie d'Alzheimer.

Après avoir repoussé de toutes ses forces une mise sous tutelle puis fait appel de ce jugement, Liliane Bettencourt a finalement décidé «dans un souci d'apaisement» de se plier provisoirement à cette décision, à la condition que sa fille Françoise soit écartée de la gestion de son patrimoine au bénéfice exclusif de son petit-fils favori Jean-Victor Meyers.

Pendant l'audience, l'avocat de Liliane Bettencourt, Me Jean-René Farthouat, s'est dit prêt à trouver un accord, à cette condition souhaitée par sa cliente, a expliqué à l'AFP une source judiciaire.

Liliane Bettencourt est depuis l'an dernier au centre d'une affaire juridico-politique tentaculaire. Partie d'un différend familial entre la milliardaire et sa fille, l'affaire avait débordé sur le terrain politique et conduit au départ du ministre du Travail Éric Woerth pour des soupçons de conflits d'intérêts et de financement illégal de campagnes électorales.