L'Assemblée parlementaire de l'OTAN a appelé samedi les alliés à ne pas réduire leur budget de la défense afin de ne pas mettre en danger la sécurité, lors de sa 57e session annuelle, à Bucarest.

Dans une résolution qui sera soumise au vote lundi, les parlementaires exhortent les États membres «à s'abstenir de faire des coupes budgétaires d'un niveau susceptible de porter atteinte à la sécurité nationale et internationale, en cette période de consolidation budgétaire».

«L'opération en cours en Libye représente une illustration immédiate de la tension entre les obligations liées à la sécurité nationale et les réalités budgétaires», ont-ils indiqué.

La résolution met également l'Europe en garde contre le risque de perdre son importance «d'un point de vue stratégique» à moins qu'elle ne consacre davantage de fonds à la défense.

«L'écart entre l'Europe et les États-Unis en termes de défense risque de miner la solidarité qui a si longtemps été le liant de cette Alliance», souligne ce texte.

Selon des chiffres présentés par le directeur de l'OTAN pour la planification des forces, Frank Boland, 18 des 28 États membres ont réduit le budget alloué à la défense depuis 2008 et trois seulement respectent l'objectif d'y consacrer au moins 2 % de leur produit intérieur brut.

Alors que la part des États-Unis dans le budget de l'OTAN est passée de 61 % il y a une décennie à 77 %, «nous sommes confrontés à une situation sérieuse en termes de partage des tâches», a-t-il souligné.

Le ministre roumain des Affaires étrangères Teodor Baconschi a appelé les États à «identifier de nouvelles solutions et travailler ensemble afin de renforcer la sécurité en utilisant moins de ressources», selon le concept de la «défense intelligente» promu par le secrétaire général de l'OTAN Anders Fogh Rasmussen.

Lors de sa première visite en Europe depuis sa prise de fonctions en juillet, le secrétaire américain à la Défense, Leon Panetta, avait appelé mercredi les pays européens à ne pas baisser la garde, en les avertissant que les coupes budgétaires du Pentagone allaient affecter le financement des opérations de l'OTAN par les États-Unis.

Lundi, M. Rasmussen devrait évoquer ce sujet en s'adressant aux plus de 250 parlementaires réunis à Bucarest.