Le chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi a assuré vendredi qu'il ne se représenterait pas aux élections législatives prévues en 2013 et laisserait la place à l'ancien ministre de la Justice Angelino Alfano auquel il a déjà confié les rênes de son parti.

«Aux prochaines élections, je ne serai pas candidat au poste de président du conseil», affirme le Cavaliere, 75 ans en septembre prochain, dans une interview au quotidien de gauche La Repubblica.

«Le candidat pour le centre droit sera Alfano. Moi si je le pouvais je laisserais déjà (le poste)», ajoute-t-il. M. Berlusconi précise qu'il entend participer à la campagne électorale de 2013, «aider» Alfano et jouer les «pater nobile». «Mais à 77 ans, je ne peux plus faire le président du Conseil», martèle-t-il.

M. Berlusconi avait déjà fait part de ces intentions en avril dernier, lors d'un dîner avec des journalistes de la presse étrangère, affirmant qu'il pourrait conduire la liste des prochaines élections, mais ne souhaitait avoir «aucun rôle opérationnel».

Depuis, le chef du gouvernement, affaibli par une cuisante défaite aux municipales, a confié début juin les rênes de son parti, le Peuple de la Liberté (PDL), à M. Alfano, 41 ans, alors ministre de la Justice.

C'était la première fois depuis son entrée en politique en 1994 que M. Berlusconi nommait un secrétaire national à la tête du parti dont il est le chef de file.

Le chef du gouvernement assure qu'il n'a pas l'intention non plus de briguer la présidence de la République, comme d'aucuns lui en prêtent l'intention. Il répète qu'il verrait à ce poste Gianni Letta, l'un de ses plus fidèles lieutenants, «un travailleur infatigable». «C'est la personne la plus adaptée, c'est même une personne de grande valeur et il a des rapports excellents avec le centre-gauche», commente-t-il.

En revanche, M. Berlusconi décoche quelques flèches contre son ministre des Finances Giulio Tremonti, qui vient de faire adopter une sévère cure d'austérité en Italie. «Il croit qu'il est un génie et que tous les autres sont des crétins. Je le supporte parce que je le connais depuis longtemps et je l'accepte comme ça. Mais c'est le seul qui ne joue pas un jeu d'équipe», commente-t-il.

Enfin, le Cavaliere, aux prises avec trois procès, dont un pour prostitution de mineure, s'en prend une nouvelle fois aux juges qui, affirme-t-il, «se préparent aux prochaines élections».