Plus de 6,5 millions d'Italiens votaient dimanche pour le deuxième tour des municipales dans 88 communes, mais les yeux étaient rivés sur Milan, fief électoral de Silvio Berlusconi, qu'il risque de perdre au profit du centre-gauche, et sur Naples, autre ville test.

Les bureaux de vote ont ouvert à 06H00 GMT (2H00, heure de Montréal) et il est possible de voter jusqu'à 20H00 GMT, puis de nouveau lundi entre 05H00 GMT et 13H00 GMT.

Un premier tour avait eu lieu les 15 et 16 mai au terme duquel le centre-gauche avait remporté une victoire remarquée dans ses bastions de Bologne et Turin.

De façon inattendue, la maire sortante de Milan, Letizia Moratti, candidate de M. Berlusconi, avait été en outre mise en ballotage défavorable par son adversaire de centre-gauche l'avocat Giuliano Pisapia (48% contre 41,6%).

Milan, capitale économique du pays et symbole du berlusconisme, est l'enjeu principal du scrutin. Aux mains de la droite depuis 20 ans, c'est la ville natale de M. Berlusconi et le siège de son empire médiatique Fininvest.

L'autre grande ville-test de ces élections partielles est Naples où la droite menée par l'entrepreneur Gianni Lettieri est en ballotage favorable. Même si au centre-gauche, Luigi de Magistris, un ex-magistrat, en retard d'une dizaine de points, a dû affronter un autre candidat de son camp au premier tour et devrait bénéficier d'un report de voix.

Quelques heures avant le scrutin, le Cavaliere, parti se ressourcer dans sa villa de Sardaigne, a tenté de minimiser auprès de proches l'impact au niveau national d'une éventuelle double défaite à Milan et Naples.

«Le résultat n'aura pas d'effets sur le gouvernement», leur a-t-il assuré, selon le quotidien de la famille Berlusconi, Il Giornale, de dimanche. Il s'est aussi dit certain de la fidélité de son allié-clé Umberto Bossi le chef de la Ligue du Nord.

Selon ses partisans, même la démission samedi de la secrétaire d'État Daniela Melchiorre, présidente du petit parti des Libéraux-démocrates, ne devrait pas l'affaiblir durablement sachant qu'il dispose de 320 voix à la Chambre des députés, 4 de plus que la majorité absolue.

Après avoir prédit la fin du berlusconisme en cas de défaite à Milan, les médias étaient plus prudents dimanche, le journal Il Fatto Quotidiano appelant les électeurs à «voter et faire voter» pour garantir la victoire de l'opposition à Milan et Naples.

Même si M. Berlusconi a déserté vendredi soir le dernier meeting électoral de Mme Moratti préférant soutenir la droite napolitaine, le magnat s'est démené toute la semaine pour tenter de remonter la pente.

Il a qualifié les militants de gauche d'électeurs «sans cerveau» ou prédit qu'avec M. Pisapia, Milan deviendrait une «cité islamique», «une "Tziganopolis" pleine de camps de Roms et assiégée par les étrangers».

M. Berlusconi, jugé actuellement dans trois procès dont le scandale sexuel Rubygate, a aussi profité d'un aparté de deux minutes jeudi avec le président américain Barack Obama lors du G8 en France pour se plaindre une nouvelle fois d'«une dictature des juges de gauche».

Les électeurs doivent choisir les maires de 88 communes dont 13 chef-lieux de département (Milan, Novare, Varese, Rovigo, Rimini, Grosseto, Naples, Cosenza, Crotone, Trieste, Pordenone, Cagliari et Iglesias, deux villes de Sardaigne).

Ils choisissent aussi les présidents de six provinces (Vercelli, Mantoue, Pavie, Trieste, Macerata et Reggio Calabria).

Dimanche et lundi, se tient en outre le premier tour d'élections municipales dans 27 villes de Sicile, avec un deuxième tour prévu dans quinze jours.