L'arrestation jeudi en Serbie de l'ex-chef militaire des Serbes de Bosnie, Ratko Mladic, est un «soulagement» pour les familles de victimes du massacre de Srebrenica, où environ 8000 musulmans ont été tués en juillet 1995, a dit à l'AFP la présidente d'une association locale.

«Après seize ans d'attente, pour nous, les familles de victimes, c'est un soulagement», a déclaré Hajra Catic, présidente de l'association «Femmes de Srebrenica».

«Pour nous, c'est vraiment très important», a ajouté au téléphone Mme Catic, dont le mari et le fils ont été tués au cours de ce massacre.

L'arrestation de Ratko Mladic, inculpé par le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY), notamment pour le massacre de Srebrenica, en Bosnie orientale, a été confirmée par le président serbe Boris Tadic à Belgrade.

Le membre croate de la présidence tripartite de Bosnie, Zeljko Komsic, a salué pour sa part l'arrestation de Mladic, tout en accusant les autorités de Belgrade d'avoir su avant où ce dernier se cachait.

«Je suis particulièrement ravi du fait que Ratko Mladic est enfin arrêté, qu'il finira sur le banc des accusés et répondra de tous ces crimes horribles commis sur le territoire de la Bosnie-Herzégovine, et surtout du génocide de Srebrenica», a déclaré M. Komsic dans un communiqué.

Environ 8000 hommes et adolescents musulmans ont été massacrés en juillet 1995 par les forces des Serbes de Bosnie dans l'enclave de Srebrenica, en l'espace de quelques jours, cinq mois avant la fin de la guerre de Bosnie (1992-1995). A ce jour, environ 6500 d'entre eux ont été identifiés par des tests ADN.

Ce massacre a été qualifié de génocide par la justice internationale.

«Cela (l'arrestation de Mladic) prouve que les autorités serbes ont toujours su où Ratko Mladic se trouvait, tout comme elles savaient où se trouvait Radovan Karadzic», ancien chef politique des Serbes de Bosnie arrêté en 2008 également en Serbie, a fait valoir M. Komsic.

Radovan Karadzic est actuellement jugé par le TPIY pour son rôle dans des crimes de guerre commis pendant la guerre intercommunautaire en Bosnie.

M. Komsic estime que Belgrade s'est servi de deux hommes dans ses négociations sur le rapprochement de l'Union européenne.

«L'arrestation de Mladic survient alors que l'UE l'a imposée avec détermination comme une condition pour la poursuite du rapprochement» avec la Serbie, affirme-t-il.

La guerre de Bosnie a fait environ 100 000 morts et environ deux millions de réfugiés et de déplacés dans un pays qui compte aujourd'hui 3,8 millions d'habitants.