Un homme d'une vingtaine d'années a ouvert le feu samedi après-midi dans un centre commercial bondé d'Alphen aan den Rijn, dans l'ouest des Pays-Bas, tuant six personnes et en blessant onze avant de se donner la mort, selon le dernier bilan officiel.

«Le nombre des décès s'établit à sept y compris l'auteur des faits», a déclaré le maire par intérim de la ville, Bas Eenhoorn, au cours d'une conférence de presse retransmise à la télévision. Selon lui, le drame a aussi fait trois blessés graves, «qui sont toujours dans un état très critique».

Des coups de feu ont retenti vers 12 h (10 h GMT) au Ridderhof, un centre commercial «très animé» le samedi où de nombreuses «familles avec enfants» font leurs courses, a expliqué M. Eenhoorn.

«Un homme muni d'une arme automatique a ouvert le feu sur la foule (...) avant de se donner la mort», a-t-il ajouté.

Selon Kitty Nooy, représentante du parquet, le forcené est «Tristan van der Vlis, 24 ans». Le jeune homme, qui «a agi seul», «était membre d'un club de tir et disposait d'un permis de port d'arme pour cinq (armes)», a précisé Mme Nooy. «Il avait en sa possession effective trois armes à feu, mais on ignore à ce stade s'il a utilisé l'une d'entre elles au cours de la fusillade».

Selon Mme Nooy, le jeune homme vivait avec son père à proximité du centre commercial. Il a laissé une lettre d'adieu, au sujet de laquelle elle n'a fait aucun commentaire, laissant obscures les raisons de la tragédie.

Une autre lettre avertissant que des «explosifs avaient été placés dans trois autres centres commerciaux d'Alphen aan den Rijn» a été découverte dans la voiture du tueur, une Mercedes noire garée sur le stationnement du centre commercial, a indiqué Mme Nooy.

Samedi en début de soirée, M. Eenhoorn avait annoncé que trois autres centres commerciaux de la ville avaient «été évacués par mesure de précaution» et «resteraient fermés jusqu'à nouvel ordre». Des équipes du service national de déminage sont à l'oeuvre dans ces centres.

Selon des témoins, la fusillade a duré de dix à vingt minutes. «Au début, on a cru que c'était des feux d'artifice», a raconté à l'AFP Mehdi Attha, 37 ans.

«Puis les bruits se sont rapprochés et tout près de moi, deux personnes sont tombées par terre. Des gens se sont approchés pour les aider, pensant qu'elles avaient eu un malaise. Quand ils ont compris que quelqu'un tirait des coups de feu, tout le monde s'est mis à courir», a-t-il expliqué. «Je n'ai pas vu le tireur, je ne pensais qu'à fuir».

Ronald van Boven, 43 ans, faisait ses courses au supermarché au moment où les tirs ont commencé. «Un employé du supermarché a saisi une personne blessée à la hanche et l'a traînée vers l'intérieur du magasin pour la mettre à l'abri», a-t-il déclaré à l'AFP. «Il y avait beaucoup de sang». Après la tuerie, le forcené s'est donné la mort près des caisses du supermarché, à l'aide d'une autre arme que celle avec laquelle il avait tiré sur la foule.

Se disant «atterré», le maire par intérim de la ville a présenté ses condoléances aux familles des victimes, en son nom et au nom de la reine Beatrix, qui a exprimé son «profond désarroi». Le premier ministre néerlandais Mark Rutte a parlé d'un «cauchemar».

Après le drame, la police et la justice ont auditionné tous les témoins qui se présentaient à eux, afin de reconstituer les faits.

«On entend parfois que ce genre de choses arrive à l'étranger», a déclaré à la télévision publique NOS Glenn Schoen, un expert néerlandais en terrorisme. «On ne s'attend pas à ce que pareil bain de sang ait lieu dans un pays comme les Pays-Bas», a-t-il dit.

Dans le centre commercial situé au coeur d'un quartier résidentiel, des enquêteurs s'affairaient tandis que des policiers montaient la garde.

«On se fait beaucoup de souci», a expliqué à l'AFP Lisa Flohi, 15 ans. «On connaît plein de gens qui travaillent dans ce centre ou qui y étaient au moment de la fusillade, et on est sans nouvelles d'eux», a-t-elle dit.

NOS a diffusé des photos prises sur les lieux par des témoins, notamment celle d'un homme tué dans sa voiture, dont le corps gît à côté de la portière ouverte au milieu des éclats de verre.