Des affrontements ont opposé jeunes et forces de l'ordre mercredi à Athènes en marge d'une manifestation contre la politique d'austérité menée par le gouvernement grec à la demande de ses créanciers de l'UE et du FMI pour désendetter la Grèce.

Un appel à la grève générale lancé par les deux principaux syndicats du pays a été très suivi mercredi, affectant administrations, écoles et la plupart des moyens de transport.

Parallèlement, à Helsinki, le Premier ministre grec Georges Papandreou, en tournée européenne depuis lundi, tentait d'obtenir de ses partenaires qu'ils desserrent l'étau financier sur son pays, en rallongeant les délais de remboursement d'un prêt de 110 milliards d'euros consenti à la Grèce en mai.

À Athènes, plus de 60 000 personnes ont défilé, selon les syndicats. Selon la police, ils étaient moins de 20 000. Tous protestaient contre les nouvelles mesures d'austérité annoncées passant par une dérégulation de l'économie, après les baisses des salaires et des pensions et les hausses de taxes déjà intervenues en 2010. A Salonique, la police a dénombré environ 16.000 manifestants.

Après l'arrivée du cortège principal de la manifestation sur une place centrale d'Athènes, près du parlement, des dizaines de jeunes se sont opposés aux forces anti-émeutes en lançant des cocktails Molotov et des pierres.

Un policier touché par un cocktail Molotov et dont l'uniforme s'est enflammé, a dû être secouru par ses collègues, selon un photographe de l'AFP.

La police qui comptait trois blessés légers dans ses rangs, a annoncé avoir procédé à neuf arrestations. Une moto de la police a été brûlée et la devanture d'une banque endommagée.

Quelque 5.000 policiers avaient été déployés à Athènes face au risque de tels débordements qui sont quasi systématiques ces dernières années lors des manifestations.

«Nous n'en pouvons plus», proclamait la banderole de tête du cortège des syndicats GSEE (privé) et Adedy (fonction publique).

«Le +remède+ infligé au pays est pire que le mal, les riches deviennent plus riches, les pauvres plus pauvres», a déclaré le président de la GSEE, Giannis Panagopoulos, réclamant notamment «des mesures immédiates» contre le chômage qui frôle les 14%.

«Nous demandons que le gouvernement renonce à toutes ses mesures, qu'il renonce aux privatisations, qu'il interdise les licenciements et qu'il arrête de la paiement de la dette du pays», a expliqué Tania Vrizaki, militante du Sek (gauche anticapitaliste).

Le président du principal syndicat de la société publique d'électricité DEI, Nikos Fotopoulos, s'est déclaré «spécialement inquiet» pour l'avenir de son entreprise que le gouvernement «veut faire entrer en bourse».

D'autres catégories sociales se sont jointes à la grogne, comme les pharmaciens et avocats parmi les dizaines de professions dites «fermées», qui ont été ouvertes à la concurrence, ou le mouvement citoyen «Je ne paie pas», qui proteste contre les hausses des tarifs et taxes en encourage les consommateurs à ne plus payer les péages d'autoroute.

En Finlande, M. Papandréou a promis mercredi que son pays rembourserait «avec les intérêts» le prêt des pays européens destiné à sauver les finances publiques grecques.

Aucune décision sur le délai de remboursement n'a encore été prise, avait indiqué mardi, après avoir rencontré M. Papandréou, la chancelière allemande Angela Merkel qui souhaite que cette question soit abordée lors de discussions plus larges sur un mécanisme permanent de résolution des crises budgétaires en zone euro.