La famille du président Lech Kaczynski, mort en avril dans la catastrophe de son avion à Smolensk en Russie, a réitéré lundi l'hypothèse d'un attentat inspiré par Moscou contre le chef de l'État polonais.

«L'hypothèse d'un attentat contre le président polonais est aujourd'hui plus plausible que jamais», a affirmé le gendre du défunt président polonais, Marcin Dubieniecki, dans une déclaration diffusée par l'agence PAP.

Avocat de profession, M. Dubieniecki est à la fois le mari et le fondé de pouvoirs de Marta Kaczynska, la fille unique du président défunt qui avait souvent manifesté une méfiance profonde à l'égard de Moscou.

«Il y a beaucoup d'indices qu'il s'agissait d'un attentat contre Lech Kaczynski», a-t-il insisté lundi à la télévision TVN24. Il a cité comme motifs «une éventuelle réélection du président Lech Kaczynski, la vengeance pour (son engagement en faveur de la) Géorgie et les intérêts russes dans les rapports entre Moscou et l'Union européenne».

Dans son rapport final publié mercredi à Moscou, le Comité intergouvernemental d'aviation (MAK) a rendu la Pologne seule responsable de la catastrophe.

M. Dubieniecki a accusé le MAK d'avoir voulu dissimuler une tentative du pilote polonais de reprendre de l'altitude et de repartir 22 secondes avant le crash.

Cette tentative «a échoué parce que l'équipage a été induit en erreur à propos de l'altitude (de l'appareil) et de son couloir d'atterrissage», a-t-il déclaré.

Le rapport russe suscite une vive polémique en Pologne. Le premier ministre Donald Tusk l'a jugé «incomplet», alors que Jaroslaw Kaczynski, frère jumeau du président défunt et chef de l'opposition conservatrice, l'a qualifié de «camouflet» pour la Pologne.

Selon ce rapport, le président Kaczynski et d'autres hauts responsables polonais ont fait pression sur l'équipage, alors que les pilotes n'étaient pas suffisamment entraînés, et ont pris la décision d'atterrir à Smolensk «dans des conditions inappropriées», par un épais brouillard.

Les équipements techniques de l'aéroport de Smolensk, où l'avion s'est écrasé le 10 avril tuant ses 96 occupants, ne sont pas en cause dans la catastrophe, pas plus que le travail des contrôleurs russes, selon le MAK.