Neuf des 22 personnes appartenant à deux réseaux islamistes et interpellées mardi en Belgique ont été écrouées et mises en examen pour appartenance à des groupes terroristes, a indiqué mercredi le parquet fédéral.

«Les sept personnes interpellées à Anvers - six Belgo-Marocains et un Russe d'origine tchétchène - et deux des 15 interpellées à Bruxelles sont placées sous mandat d'arrêt pour participation à un groupe terroriste dans les deux cas», a déclaré à l'AFP une porte-parole du parquet, Mme Leen Nuyts.

Le réseau anversois, lié à la Tchétchénie, est soupçonné d'avoir préparé un attentat sur le sol belge, mais «il semble que leur cible exacte n'était pas encore déterminée» au moment de leur interpellation, a-t-elle réaffirmé.

Les personnes arrêtées sont également soupçonnées d'avoir recruté des «candidats-jihadistes» et d'avoir financé une «organisation terroriste tchétchène, l'Emirat du Caucase», avait indiqué mardi la justice belge.

L'«Emirat du Caucase» est un mouvement rebelle dirigé par «l'Emir» Dokou Oumarov.

Cette organisation vise à fonder un Emirat islamique dans toute cette région du sud de la Russie. Elle est l'héritière de la mouvance indépendantiste de Tchétchénie, république caucasienne déchirée par deux guerres dans les années 1990 et 2000.

Le mouvement rebelle a notamment revendiqué le double attentat suicide du 29 mars dans le métro de Moscou, qui a fait au total 40 morts.

Il s'est toutefois aliéné les chefs historiques du combat pour l'indépendance tchétchène. L'ancien émissaire séparatiste en exil Akhmed Zakaïev, qui incarne une tendance nationaliste à l'islam modéré, a affirmé en septembre que Dokou Oumarov et l'«émirat du Caucase» étaient «un produit des services secrets russes».

Quatre autres personnes liées à ce réseau ont été interpellées mardi dans le cadre de l'enquête menée à Anvers: trois Néerlandais d'origine marocaine à Amsterdam, aux Pays-Bas, et un Russe d'origine tchétchène de 31 ans, a été interpellé à Aix-la-Chapelle, dans l'ouest de l'Allemagne.

Tous devraient être extradés prochainement vers la Belgique. La procédure d'extradition suit son cours», a indiqué Mme Nuyts.

Les membres du réseau bruxellois étaient eux suspectés de recruter et envoyer des candidats jihadistes vers l'Irak ou l'Afghanistan.

Selon les enquêteurs, ils sont liés au «Centre islamique belge Assabyle» de Bruxelles, considéré comme un foyer du radicalisme islamique en Belgique.

L'un de ses anciens responsables, actuellement détenu en Italie, l'imam Bassam Ayachi est un prédicateur ayant la double nationalité française et syrienne. Il avait notamment fréquenté l'un des assassins du commandant afghan Massoud, le Tunisien Abdessatar Dahmane.

C'est lui qui avait avait béni le mariage d'Abdessatar Dahmane et de Malika El Aroud, condamnée en mai à huit ans de prison à Bruxelles pour avoir animé un réseau de recrutement de volontaires proche d'Al-Qaïda. Le verdict dans le procès en appel de Malika El Aroud est attendu début décembre.

Conformément aux procédures judiciaires belges, la régularité de leur mise en examen doit être soumise vendredi à une juridiction spéciale, la Chambre du Conseil, a encore indiqué Mme Nuyts.