Le Parlement français a adopté mardi en première lecture le projet de loi sur l'immigration, qui met en oeuvre l'extension de la déchéance de nationalité réclamée par le président Nicolas Sarkozy et des mesures facilitant l'éloignement des étrangers, visant implicitement les Roms.

Le texte, adopté par 294 voix contre 239, avait été élaboré après le renforcement sécuritaire du président de la République, réagissant à des émeutes à Grenoble (Alpes françaises) et à des violences dans le centre du pays en juillet.

La mesure la plus emblématique et la plus contestée concerne la déchéance de nationalité: auparavant réservée à des actes de terrorisme, elle pourra désormais s'appliquer à un Français naturalisé depuis moins de dix ans et condamné pour le meurtre d'un policier, gendarme, ou pompier.

Le ministre de l'Immigration, Eric Besson, promoteur du projet de loi, a évoqué une mesure «symbolique forte», tandis que l'opposition de gauche a dénoncé une mesure «cynique» visant à récupérer le vote de l'extrême droite.

L'opposition a aussi dénoncé plusieurs autres mesures du projet de loi examiné par l'Assemblée nationale (Parlement) depuis le 28 septembre.

Il s'agit notamment de mesures visant implicitement les Roms, comme celle facilitant la reconduite à la frontière de ressortissants, européens ou non, pour vols répétés, mendicité agressive, ou encore dans le cas d'occupation illégale d'un terrain public ou privé.

Pendant l'été, le démantèlement des camps illégaux et les expulsions de Roms vers la Roumanie avaient suscité un tollé contre la France dans le monde entier.