Le bilan de l'attentat suicide jeudi à Vladikavkaz, dans la région instable du Caucase russe, a été porté à 17 morts, a indiqué vendredi le ministère de la Santé de la république d'Ossétie du Nord où l'attaque a eu lieu.

«J'ai une liste de 17 morts», a déclaré à l'AFP Vladimir Selivanov, ministre de la Santé. Un précédent bilan faisait état de seize morts, sans compter le kamikaze, et de plus d'une centaine de blessés.

L'attentat suicide à la voiture piégée a lieu jeudi en fin de matinée à l'entrée d'un marché de Vladikavkaz, capitale de l'Ossétie du Nord, la seule république chrétienne du Caucase russe où l'islam est la religion dominante.

Des attaques ont lieu régulièrement, même si la situation y est dans l'ensemble plus stable que dans les territoires alentours, comme la Tchétchénie, l'Ingouchie ou le Daguestan où une rébellion fait rage.

Les autorités régionales ont décrété une journée de deuil vendredi dans toute l'Ossétie du Nord à la mémoire des victimes. Il s'agit de l'attentat le plus meurtrier en Russie depuis ceux du métro de Moscou en mars (40 morts).

«L'Émirat du Caucase», qui réunit différents mouvements armés islamistes dans le Caucase du Nord, fait figure de principal suspect pour l'attaque. Trois personnes ont été arrêtées, mais les autorités n'ont donné aucune précision sur leurs identités et leurs motivations.

Le Caucase russe est minée par une rébellion d'inspiration islamiste exacerbée par les deux guerres en Tchétchénie entre Russes et indépendantistes. Les attaques y sont quotidiennes et visent généralement les forces de l'ordre.

Les défenseurs des droits de l'homme et des analystes relèvent que la misère dans les républiques caucasiennes et les exactions des forces russes nourrissent la rébellion.