Le monde taurin espagnol a défendu la «liberté» d'assister aux corridas dimanche lors de la première course organisée à Barcelone après l'interdiction de la tauromachie à partir de 2012, votée mercredi par le parlement de Catalogne (nord-est).

Le jeune torero espagnol Miguel Tendero a pour sa part gracié un taureau en raison de sa bravoure et obtenu les deux oreilles et la queue symboliques lors de cette corrida dont il partageait le cartel avec deux autres matadors espagnols, Curro Diaz et Juan José Padilla.

«Nous exigeons le respect de la liberté individuelle d'assister à une spectacle qui est l'expression de notre culture et de nos traditions», a indiqué un manifeste lu au micro de la place Monumental de Barcelone peu avant le début de la corrida.

«Les professionnels de la tauromachie rejettent la décision du parlement catalan (..) Nous demandons que cesse la manipulation politique de la Fiesta (taurine) et nous exigeons une garantie de notre droit au travail», a précisé ce manifeste.

Il a été lu dimanche dans toutes les places espagnoles où se déroulaient des corridas à l'initiative de la Mesa del Toro, plate-forme de défense de la tauromachie et devait également être lu en France et au Portugal.

Le milieu taurin espagnol, comme l'opposition conservatrice de droite, estiment que la tauromachie a été prise en otage par les indépendantistes et nationalistes catalans, qui ont interdit, selon eux, la corrida en Catalogne en tant que «symbole» de l'Espagne.

«Tout cela a un fond politique, qui cherche à séparer la Catalogne de tout ce qui est l'Espagne», a déclaré Padilla au quotidien El Mundo.

Quelques dizaines de pro et anti-taurins se sont insultés dimanche devant la Monumental avant la course, qui s'est déroulée devant à peine 2.000 à 3.000 spectateurs, dans un enceinte de 16 000 places, où sept autres corridas sont programmées d'ici la fin 2010, a constaté l'AFP.

Selon un sondage publié dimanche par le quotidien El Pais, 60% des Espagnols (contre 37%) disent ne pas apprécier les corridas, mais 57% d'entre eux se prononcent contre son interdiction.