La grève des contrôleurs aériens français contre un projet de fusion européen entraînait mercredi de nombreuses annulations de vols à Paris-Orly, Marseille et Bordeaux et des fermetures d'aéroports à Metz-Nancy et Pau, selon un recensement de l'AFP auprès de l'aviation civile.

Les perturbations doivent prendre fin jeudi, le préavis de grève se terminant aux alentours de 06h00 (minuit à Montréal).

La direction générale de l'aviation civile (DGAC) a indiqué qu'en région parisienne, 50% des vols ont été annulés à Orly et 10% à Roissy.

En province, les aéroports de Metz-Nancy, Dinard, Pau, La Rochelle et Biarritz sont fermés au moins pour la matinée.

À Marseille, 22% des vols ont été annulés, 20% à Bordeaux, 16% à Nantes, 11% à Lyon et 9% à Nice, la plus importante plate-forme de province.

À l'aéroport de Beauvais, spécialisé dans les vols low cost (principalement Ryanair), 29% des vols ont été supprimés.

Ces perturbations survenant en pleine grandes vacances n'entraînaient pas de désordre dans les aéroports, les compagnies aériennes ayant pour la plupart renseigné les voyageurs mardi, ont constaté des journalistes de l'AFP.

La DGAC a recensé mercredi 30% de grévistes parmi les contrôleurs aériens, tandis que la CGT, premier syndicat français, fait état d'un taux de participation de 50%.

Les syndicats qui ont appelé à la grève, la troisième depuis le début 2010, dénoncent un projet de fusion du contrôle aérien français avec celui de cinq pays (l'Allemagne, la Suisse, la Belgique, les Pays-Bas et le Luxembourg) pour former le FABEC, le bloc d'Europe centrale, dans le cadre d'un ciel unique européen.

L'Union européenne veut rationaliser le contrôle aérien et le rendre plus efficace grâce à une gestion commune à plusieurs pays, au lieu des systèmes indépendants des 27 États membres actuellement.

Certains syndicats y voient un «démantèlement» à venir de l'administration de l'aviation civile française, qui compte 12 000 fonctionnaires dont 4000 aiguilleurs du ciel.

Le secrétaire d'État aux Transports, Dominique Bussereau, avait jugé mardi la grève «inappropriée». Il a reçu mercredi le soutien du deuxième syndicat français, la CFDT, qui ne participe pas au mouvement.

«De temps en temps, mieux vaut faire de bonnes négociations que des grèves», a estimé le numéro un du syndicat, François Chérèque.