Le principal parti d'opposition espagnol a annoncé dimanche que les législateurs du pays débattraient de la possibilité d'interdire le port de la burqa dans les lieux publics, permettant à l'Espagne de se joindre aux autres pays européens envisageant une telle mesure parce qu'ils jugent le voile intégral dégradant pour les femmes.

De hauts responsables du Parti socialiste au pouvoir ont fait savoir qu'ils appuieraient la proposition faite par le Parti populaire, rendant une telle interdiction possible, à moins que la plus haute cour au pays ne la juge inconstitutionnelle.

Un débat à la chambre basse espagnole a été organisé par le Parti populaire et doit avoir lieu mardi ou mercredi, a annoncé la formation politique.

Aucun vote n'aura lieu avant la fin du débat, et le Parlement espagnol cesse habituellement ses activités pour l'été pendant un mois, fin juillet ou début août. Le ministre de la Justice, Francisco Caamano, a affirmé le 15 juin que les vêtements comme la burqa étaient «difficilement compatibles avec la dignité humaine».

Le voile recouvrant la tête ne serait pas touché par l'éventuelle interdiction car il fait partie de la tradition vestimentaire espagnole. Les femmes d'Espagne se recouvrent souvent la tête avec une mantille, voile léger porté en particulier lors des services religieux dans le sud du pays.

D'autres pays comme la Belgique, les Pays-Bas et la France se sont penchés sur la question de l'interdiction de la burqa, qui recouvre le corps de façon intégrale, ou du niqab, couvrant le visage à l'exception des yeux.

Mardi dernier, l'Assemblée nationale française a adopté à une écrasante majorité un projet de loi visant à interdire dans l'espace public les voiles dissimulant le visage.