La recherche des personnes disparues dans les inondations historiques qui ont fait 25 morts dans le sud-est de la France cette semaine et le rétablissement des services de base se poursuivaient samedi dans la région où l'heure était enfin au recueillement.

Le président Nicolas Sarkozy devait se rendre lundi dans la région pour assister à une messe et visiter des zones sinistrées.

Samedi, le nombre de disparus était d'«un peu moins de dix» contre une quinzaine la veille, selon le chef d'état-major des pompiers du Var.

«On a passé la plus grande partie du territoire au peigne fin, mais il reste encore des coins à vérifier» quatre jours après les pluies torrentielles, d'une violence inouïe, qui se sont abattues mardi et mercredi, a déclaré à l'AFP le colonel Jacques Baudot.

Soixante-cinq plongeurs continuaient de sonder les eaux, notamment le lac de Roquebrune-sur-Argens. Des parkings souterrains, comme à Draguignan, restaient à fouiller, ainsi que les berges de la Nartuby et de l'Argens les plus embourbées, où des corps peuvent être enfouis.

«Vu la vitesse du courant, des corps ont pu être charriés jusqu'à la mer», a souligné M. Baudot.

Les recherches devaient se poursuivre dimanche et lundi. Plus de 1600 pompiers, gendarmes et militaires étaient mobilisés également pour le déblaiement et l'assistance aux personnes. Au total, quelque 2800 personnes ont pu être sauvées, selon les pompiers.

La situation matérielle s'est améliorée avec le retour de l'électricité dans la quasi-totalité des foyers. Quelque 500 agents de filiales d'Électricité de France (EDF) étaient sur le pont pour stabiliser l'alimentation. L'eau coulait à nouveau des robinets mais restait impropre à la consommation.

Les efforts portaient aussi sur le rétablissement de l'activité dans les zones commerciales. Des hélicoptères pumas de l'armée devaient procéder à l'enlèvement des cadavres d'animaux dans la plaine de l'Argens, alors que le sort de sépultures du cimetière de Trans-en-Provence, dont une partie a été emportée, suscitait l'inquiétude.

Après le choc, l'heure était enfin au recueillement pour les familles endeuillées.

Dans la petite chapelle Notre-Dame-du Peuple de Draguignan, dont la région a payé le plus lourd tribut avec 12 morts, des habitants défilaient pour allumer des bougies. «Notre douleur est immense face à tant de souffrances. Notre ville est meurtrie, nos coeurs aussi», «C'est l'horreur», pouvait-on lire sur un registre de condoléances.

«Les gens sont sous le choc. Même s'ils n'ont pas été touchés par cette tragédie, ils ont besoin de parler, ils ont besoin de réconfort», a expliqué à l'AFP le diacre de la paroisse Eloi Legrand.

Une veillée était prévue samedi soir à l'église Saint-Michel de la ville.

Dans cette même église, Nicolas Sarkozy assistera lundi après-midi à une messe oecuménique en mémoire des victimes, a-t-on appris auprès de la paroisse de la ville.

Accompagné des ministres de l'Écologie Jean-Louis Borloo et de l'Intérieur Brice Hortefeux, il visitera auparavant des zones sinistrées et rencontrera les équipes en charge des travaux de déblaiement et les responsables des entreprises sinistrées de la zone d'activités de Draguignan, selon ses services.

Des critiques se font entendre sur le manque de préparation aux catastrophes en France. En février, 53 personnes étaient mortes dans la tempête Xynthia qui avait frappé l'ouest du pays.

Les communes de neuf cantons devraient prochainement être déclarées en état de catastrophe naturelle. Le Parlement européen a demandé que la France bénéficie du fonds de solidarité de l'UE «le plus rapidement possible», aux côtés de pays d'Europe centrale touchés récemment par des inondations.