Le Premier ministre britannique David Cameron a indiqué jeudi que la Grande-Bretagne n'enverra pas de troupes supplémentaires combattre en Afghanistan, avant d'annuler pour des raisons de sécurité une visite sur une base avancée des forces britanniques dans le sud du pays.

L'interception de communications téléphoniques, dont l'une faisant référence à un possible tir de roquette contre un hélicoptère, a fait craindre que les talibans aient eu connaissance de la visite programmée du nouveau chef du gouvernement britannique, a indiqué son entourage.

Les troupes britanniques ont été ces derniers mois aux avant-postes de l'offensive des forces internationales et de l'armée afghane contre les bastions talibans dans la province du Helmand (sud de l'Afghanistan).

La première visite de David Cameron en Afghanistan depuis sa prise de fonction n'avait pas été annoncée préalablement pour des raisons de sécurité.

Le nouveau Premier ministre britannique s'est entretenu à son arrivée à Kaboul avec le président afghan, Hamid Karzaï.

A l'issue de cet entretien, il a annoncé que Londres n'enverra pas de troupes supplémentaires combattre en Afghanistan. «La question d'un renforcement des troupes n'est absolument pas au programme pour le Royaume Uni», a-t-il déclaré, alors que Londres dispose, avec quelque 9500 soldats, du deuxième contingent dans ce pays après les Etats-Unis.

David Cameron a souligné l'importance de la relation entre Londres et Kaboul, qualifiant l'Afghanistan «de plus importante question de la politique étrangère» du Royaume Uni. C'est «la question de sécurité nationale la plus importante pour mon pays», a-t-il ajouté.

Il a en revanche annoncé que Londres consacrerait 67 millions de livres (83 millions d'euros) supplémentaires pour la lutte contre les bombes artisanales - l'arme de prédilection des talibans - posées en nombre important notamment dans la province du Helmand où la majorité du contingent britannique est déployée.

L'armée britannique va doubler le nombre de ses démineurs sur le terrain.

Depuis le début de l'opération de la coalition contre les talibans en 2001, 294 soldats britanniques ont trouvé la mort en Afghanistan.

«J'ai décrit cette année, et le président - je le sais - est d'accord, comme une année vitale pour la mission de l'Otan en Afghanistan», a souligné David Cameron. «Nous devons faire des progrès, des progrès au nom du peuple afghan, mais aussi au nom des personnes qui, chez nous, veulent que cela fonctionne», a-t-il dit.

Mardi à Londres, le secrétaire américain à la Défense Robert Gates et son homologue britannique Liam Fox avaient évoqué la possibilité d'un renforcement du contingent américain dans le sud de l'Afghanistan où les soldats britanniques sont au milieu des combats.

Au cours de sa visite, le Premier ministre britannique a pu se rendre jeudi dans un centre de formation agricole financé par la Grande-Bretagne près de la capitale provinciale de Lashkar Gah.

Lors d'une visite en mai à Londres, Hamid Karzaï avait été le premier chef d'Etat à rencontrer David Cameron peu après l'accession de ce dernier au pouvoir.