La police britannique tentait jeudi de déterminer les motivations d'un paisible chauffeur de taxi, qui a tué 12 personnes avant de se suicider dans la région des Lacs, au nord-ouest de l'Angleterre, tandis que l'annonce de la mort de son frère jumeau laissait entrevoir une piste familiale.

Le chef de la police Craig Mackey a confirmé la présence parmi les victimes du frère jumeau de Derrick Bird, le chauffeur de taxi de 52 ans, qui a semé la terreur mercredi pendant plus de trois heures en Cumbrie.

Plusieurs journaux ont émis l'hypothèse selon laquelle Bird, divorcé et père de deux enfants, aurait commencé son périple meurtrier en tuant son frère David, à cause d'un désaccord sur le testament de leur mère, toujours en vie.

Les trois filles du frère ont pour leur part assuré qu'il «n'existait absolument aucune querelle familiale», se disant «totalement effondrées» à la suite de la mort de leur père.

Jeudi soir, la police avait identifié huit des douze personnes tuées, dont Kevin Joseph Commons, 60 ans, qui travaillait dans un cabinet d'avocats. Selon la presse britannique, Commons était l'avocat de la famille Bird. Parmi les autres morts se trouvent un chauffeur de taxi collègue du meurtrier ainsi qu'un cycliste de 64 ans, abattu parce que, selon la presse, il a eu le malheur de se trouver au mauvais endroit au mauvais moment.

Onze personnes ont par ailleurs dû être transportées à l'hôpital.

Six d'entre elles s'y trouvaient toujours jeudi après-midi, dont deux dans un état «grave», mais «stationnaire», a précisé un porte-parole des services hospitaliers, soulignant qu'aucun enfant ne faisait partie des victimes.

Plus de cent agents de police ont été mobilisés pour tenter d'établir la séquence précise des événements, passant au crible une «trentaine de scènes de crime».

La police avait publié dans la matinée la liste des 19 endroits où Bird avait ouvert le feu avec ses armes, une carabine à lunettes 22 long rifle et un fusil.

Il était détenteur d'un permis de port d'arme depuis 1995 pour le fusil et depuis 2007 pour la carabine, a précisé la ministre de l'Intérieur Theresa May devant le parlement, annonçant qu'elle accompagnerait vendredi le premier ministre David Cameron dans la région meurtrie.

M. Cameron a reconnu que la tuerie allait certainement relancer le débat sur la détention d'armes à feu, tout en prévenant que le Royaume-Uni avait «certainement l'une des législations les plus strictes au monde» en la matière.

Sur le terrain, les enquêteurs concentraient leurs efforts sur les motivations de celui qui est décrit par ses proches comme quelqu'un de «tranquille».

L'inspecteur chargé de l'enquête Iain Goulding a précisé être «au courant» des éléments diffusés par la presse concernant des problèmes financiers et familiaux, précisant qu'il s'agissait de «l'une des pistes» explorées.

«Un élément important du «pourquoi» dans cette enquête est d'essayer d'établir si ceux qui ont été tragiquement tués, ont été choisis de manière intentionnelle, à cause d'un différend, ou s'il s'agissait de meurtres au hasard», a-t-il précisé.

«Selon nos premières constatations, nous avons une combinaison des deux», a-t-il ajouté.

Derrick Bird aurait également pris pour cibles trois chauffeurs de taxi de Whitehaven avec lesquels il aurait eu un différend la veille. Deux seraient morts et un troisième aurait été blessé, selon la presse.

L'un de ses collègues a raconté au tabloïde The Sun que le chauffeur de taxi avait dit à ses interlocuteurs: «il va y avoir un carnage demain».

Selon The Sun, il aurait également abattu son ancien patron à la centrale nucléaire de Sellafield, dont il aurait été licencié pour vol il y a sept ans.