Le président géorgien Mikheïl Saakachvili a accusé mercredi le Premier ministre russe Vladimir Poutine d'avoir voulu prendre le contrôle du pays lors de la guerre qui a opposé les deux nations en 2008, et appelé ses concitoyens à se tenir prêts à mourir pour leur patrie.

«En 2008, si le projet de Vladimir Poutine avait été accompli, la capitale de la Géorgie n'existerait plus et nos drapeaux ne flotteraient plus fièrement», a-t-il dit lors de l'inauguration d'un énorme monument aux morts dédié aux victimes des anciens conflits russo-géorgiens.

Lui-même vêtu d'un treillis de camouflage marqué à son nom, le président géorgien dont les relations avec Moscou sont notoirement exécrables, a émis l'espoir qu'aucun nom de Géorgien ne viendrait s'ajouter à la liste déjà gravée sur le monument.

Mais il a souligné que ses compatriotes devaient demeurer prêts à se sacrifier pour leur patrie. «Nous devrions être prêts à voir nos noms inscrits» sur le mur de ce monument triangulaire de 50 mètres de haut, a-t-il estimé.

L'ouvrage porte les noms des victimes géorgiennes tuées dans tous les conflits ayant opposé ce petit pays caucasien à la Russie et à l'URSS depuis 1921.

Plus tôt dans la journée, le président avait assisté à la traditionnelle parade militaire annuelle à laquelle ont participé plusieurs milliers de soldats et des véhicules et hélicoptères de combat.

«Notre indépendance aujourd'hui fait à nouveau face à l'empire», a-t-il déclaré en une claire allusion à la Russie. «Il existe des forces qui préparent et ne reculent devant aucun effort pour venir à bout de nous dans cette grande bataille pour conserver la liberté», a-t-il ajouté.

La Russie et la Géorgie s'étaient affrontées en août 2008 dans une guerre éclair pour le contrôle de la province séparatiste géorgienne de l'Ossétie du Sud. Moscou a reconnu dans la foulée l'indépendance de ce territoire, ainsi que de l'Abkhazie, une autre république séparatiste.