Quelque 8,3 millions d'électeurs hongrois sont appelés à désigner dimanche leurs 386 élus au parlement national alors que l'opposition de droite est donnée favorite dans tous les sondages après huit années de pouvoir socialiste.

Dès le premier tour dimanche le parti Fidesz du charismatique ex-Premier ministre, Viktor Orban, âgé de 46 ans, devrait remporter entre 59 et 62% des voix, selon les derniers sondages publiés vendredi.

Le parti Jobbik d'extrême droite devrait, lui, faire son entrée au parlement crédité de 13% à 20% des voix alors que le parti socialiste MSZP n'en totaliserait que 20%.

Le nouvel échiquier politique du Parlement serait ainsi, toujours selon les sondages, réduit à trois partis, car les plus petites formations comme les néo-conservateurs du MDF, les libéraux du SZDSZ ou LMP (gauche-écologistes), ne devraient pas franchir la barre des 5% des voix nécessaires pour y être représentés.

Très affectée par la crise financière, la Hongrie a été sauvée de justesse de la faillite en octobre 2008 par un prêt de 20 milliards d'euros du Fonds monétaire international (FMI), de la Banque mondiale et de l'Union européenne. Dix-huit mois plus tard, le pays compte parmi ceux dont les finances ont été les mieux assainies grâce à une politique drastique d'économies budgétaires, imposée par le FMI et l'UE.

Les dernières élections législatives en 2006 avaient été remportées par les socialistes avec 43,21% contre 42,03% aux conservateurs du Fidesz.

Les socialistes avaient alors formé une coalition gouvernementale avec les libéraux du SZDSZ. Toutefois les ministres libéraux ont quitté le gouvernement en avril 2009 laissant le pouvoir à un gouvernement socialiste minoritaire conduit depuis un an par un Premier ministre technocrate et sans parti, Gordon Bajnai.

Ce dernier, qui s'était engagé à ne rester à la tête du gouvernement que pendant un an jusqu'à ces élections, a ramené le déficit public à 4% du Produit intérieur brut (PIB) l'an dernier et stabilisé le forint, la devise hongroise, afin de regagner la confiance des marchés financiers. Il a si bien réussi que le gouvernement a pu récemment se passer des dernières tranches du prêt international.