Les Italiens votaient dimanche au premier jour des élections régionales partielles, un scrutin que Silvio Berlusconi souhaite transformer en plébiscite pour son gouvernement mais sur lequel plane l'ombre de l'abstentionnisme.

Selon les résultats du ministère de l'Intérieur, le taux de participation était à 10H00 GMT proche de 10%, en baisse de presque 3 points par rapports aux régionales de 2005 (12,5% à la même heure), alimentant les craintes de la droite d'une hausse importante de l'abstention.

«J'espère que la haine ne va pas l'emporter sur l'amour, je reste convaincu qu'il faut toujours être positif», a déclaré le chef du gouvernement en votant à Milan (nord), en allusion à sa formation, le Peuple de la liberté (PDL) qu'il appelle «parti de l'amour» et qu'il voit opposé au parti de «la haine et de l'envie», c'est-à-dire l'opposition de gauche.

«Les électeurs doivent choisir leur camps, entre qui défend tous les jours la Constitution, comme l'Italie des valeurs (IDV) et qui viole régulièrement les lois et la démocratie. Nous sommes convaincus qu'il est nécessaire à l'heure actuelle de lutter contre cette dangereuse dérive anti-démocratique représentée par Silvio Berlusconi», a déclaré pour sa part Antonio Di Pietro, leader de l'IDV après avoir voté.

«A première vue, (le scrutin) est surtout un maxi-sondage sur le gouvernement de Silvio Berlusconi», relève dans son éditorial le principal quotidien de la péninsule, le Corriere della Sera.

Dénonçant «une campagne électorale marquée par une inutile violence verbale», le journal souligne que le scrutin «permettra de mesurer le rapport de forces au sein de la droite où la Ligue du Nord sent le parfum d'une victoire» dans les riches régions du nord du pays. Cela lui permettrait de revendiquer un rôle majeur au sein de la majorité de Silvio Berlusconi.

La Ligue du Nord, le parti populiste d'Umberto Bossi, tente de ravir au PDL la première place en Lombardie et en Vénétie. En cas de succès, elle a déjà annoncé son intention de réclamer un ministère supplémentaire et la mairie de Milan, la seconde ville du pays, des revendications qui risquent de secouer le PDL.

Près de 41 millions d'électeurs sont appelés à voter pour les présidents de 13 des 20 régions du pays. Les quelque 50.000 bureaux de vote sont ouverts dimanche de 06H00 GMT à 20H00 GMT et lundi de 05H00 GMT à 13H00 GMT lorsque commencera le dépouillement des bulletins.

Les premières projections des résultats sont attendues lundi vers 14H00 GMT.

La droite italienne tient deux des treize régions en jeu et elle comptait, il y a trois mois seulement, surfant sur la vague de popularité de Silvio Berlusconi, en arracher au moins quatre ou cinq à la gauche.

Mais empêtrée depuis des semaines dans des scandales de corruption impliquant ses élus, la droite a perdu du terrain et Silvio Berlusconi craint une importante abstention, à l'image des régionales en France, qui pénaliserait essentiellement sa majorité.

Le «cafouillage» autour de ses listes électorales en Lombardie et dans le Latium, les deux principales régions où ses candidats n'ont été admis qu'après un recours devant la justice, risque aussi de lui coûter des voix.

Désormais, la majorité estime que prendre seulement une ou deux régions à la gauche serait un succès.