L'intention de la Serbie de déposer à son tour une plainte pour génocide contre la Croatie, auprès de la Cour internationale de justice (CIJ), n'affectera pas les relations entre les deux ex-républiques yougoslaves, a déclaré vendredi le Premier ministre croate Jadranka Kosor.

«Ce processus est en cours, ils ont fait ce geste, cette plainte existe (...) mais ça fait partie de l'histoire (...) alors que notre avenir est commun, nous voulons vraiment vivre ici en tant que bons voisins», a déclaré Mme Kosor à la presse.

Interrogée sur le point de savoir si l'intention de Belgrade de saisir la CIJ allait affecter les relations entres les deux pays voisins, Mme Kosor a affirmé: «Non, en ce qui concerne la Croatie».

Le gouvernement serbe a annoncé jeudi avoir décidé «de soumettre à la CIJ une réponse à la plainte (croate) et une contre-plainte contre la République croate pour génocide commis contre les Serbes» pendant la guerre serbo-croate (1991-1995).

Selon l'Onu, plus de 200 000 Serbes ont fui la Croatie en 1995, quand l'armée croate a lancé une opération de reconquête des territoires sur lesquelles les Serbes de Croatie avaient proclamé leur propre «république».

La CIJ, plus haute instance judiciaire de l'Onu, avait estimé en novembre 2008 qu'elle était compétente pour examiner la plainte de Zagreb pour génocide et nettoyage ethnique contre Belgrade et son rôle dans la guerre d'indépendance de la Croatie, qui a fait environ 20 000 morts.

«Nous avons préparé tous les faits pouvant prouver qu'il s'agissait d'une agression serbe contre la Croatie, sous la conduite de (l'ancien président yougoslave) Slobodan Milosevic, dans une guerre que nous n'avons pas voulue et dans laquelle nous avons eu l'obligation de se défendre», a dit Mme Kosor.

La proclamation en 1991 par la Croatie de son indépendance de la Yougoslavie a été suivie d'une guerre entre les forces de Zagreb et les sécessionnistes serbes soutenus par le régime alors au pouvoir à Belgrade.