L'Union européenne s'est dite lundi «consternée» par la décision des autorités thaïlandaises d'expulser vers le Laos 4 000 réfugiés Hmongs, une ethnie minoritaire d'Asie du sud-est, «en contravention avec le droit international».

«Nous considérons que cette expulsion est une violation des droits des réfugiés» et «nous déplorons que le Haut commissariat des Nations unies aux réfugiés n'ait pas eu la possibilité d'intervenir», a dénoncé la présidence suédoise de l'UE dans un communiqué publié à Bruxelles.

L'UE a par ailleurs demandé au gouvernement thaïlandais de «reconsidérer ses projets d'expulser 158 membres de la communauté Hmong en détention depuis trois ans dans le centre de Nong Khai et qui se sont vus reconnaître une protection du Haut commissariat des Nations unies aux réfugiés (UNHCR)».

La présidence suédoise de l'UE a également demandé au gouvernement thaïlandais de s'assurer que «les membres de la communauté Hmong encore présents en Thaïlande seront traités conformément aux procédures internationales».

L'armée thaïlandaise a commencé lundi à expulser vers le Laos quelque 4 000 Hmongs, hébergés dans des camps, pour certains depuis plus de trente ans.

Cette ethnie minoritaire d'Asie du sud-est s'était ralliée aux Américains contre les communistes pendant la guerre du Vietnam, lorsque le conflit s'était étendu aux pays voisins. Beaucoup ont, ensuite, fui le régime communiste de Vientiane, au pouvoir depuis 1975, et craignent d'être maltraités en retournant au Laos.