Plusieurs dizaines de milliers de personnes ont manifesté samedi à Madrid pour la défense de l'emploi, à l'appel des deux grands syndicats espagnols, l'UGT et la CCOO, alors que l'Espagne est durement touchée par la crise avec un taux de chômage à près de 18%.

Rassemblés sous les slogans: «le travail d'abord», «pour le dialogue social», «pour qu'ils ne profitent pas de la crise», les manifestants entendaient adresser une mise en garde au gouvernement, qui a annoncé son intention de réformer le marché du travail en s'inspirant de la flexibilité du modèle allemand.

Cette manifestation est «une mise en garde au pouvoir central et régional pour que dans une stratégie de sortie de crise, ils n'utilisent pas des expédients pour créer des emplois» a expliqué dans une interview à El Pais le secrétaire général de la CCOO, Ignacio Fernandez Toxo.

«Depuis le début de la crise, on a résisté à la tentation d'une réforme structurelle qui aboutirait (...) à une réduction des droits des travailleurs» a-t-il dit. «Maintenant nous voyons un accroissement de la pression en ce sens».

«Les sacrifices» pour traverser la crise «doivent être équitablement partagés», a de son côté déclaré le patron de l'UGT, Candido Mendez.

Le chef du gouvernement socialiste, José Luis Rodriguez Zapatero, a demandé début décembre aux partenaires sociaux une réforme du marché du travail qui s'inspirerait du modèle allemand.

Le gouvernement allemand a mis en place un système permettant aux entreprises de mettre au chômage partiel leurs employés, avec une prise en charge par les pouvoirs publics de 65% du salaire pendant deux ans.

Malgré la crise, le taux de chômage en Allemagne n'était que de 7,6% en novembre, contre 17,9% au troisième trimestre en Espagne, où la procédure pour mettre au chômage partiel des salariés passe par une négociation avec les syndicats et des autorisations administratives.