Des adolescents zurichois en voyage de fin d'études ont sauvagement agressé un homme de 46 ans à Munich en pleine rue dans la nuit de mardi à mercredi, ont annoncé jeudi les autorités locales. Une enquête a été ouverte pour tentative de meurtre. Le même groupe aurait aussi attaqué quatre autres personnes.

L'homme d'affaires rentrait à son hôtel vers 23h30 après un repas d'affaires quand il a croisé un groupe de jeunes hommes dont l'un l'a frappé sans prévenir. Tombée à terre, il a encore reçu plusieurs coups de pied. Le malheureux souffre notamment de fractures à la tête, d'un traumatisme au cou («coup du lapin») et d'une amnésie partielle. Il est toujours hospitalisé et pourrait garder des séquelles de son passage à tabac. Les jeunes ont ensuite pris la fuite pour rejoindre leur logement proche de la gare mais des témoignages ont permis d'interpeller quatre d'entre eux la nuit même. Un cinquième suspect a été arrêté alors que le groupe allait reprendre un car pour regagner la Suisse. Le voyage d'études a été interrompu. Les élèves ont en partie reconnu les faits, selon le ministère public munichois.

La justice veut poursuivre trois des jeunes -deux Suisses et un Slovène âgés de 16 ans- pour tentative de meurtre trois d'entre eux. Egalement arrêtés, deux de leurs camarades, un Portugais et un Suisse d'origine étrangère âgés de 15 et 17 ans, font aussi l'objet d'une enquête. Certains seraient connus des services de police en Suisse pour des violences.

Le procureur allemand Laurent Lafleur a précisé qu'il n'y avait eu au préalable ni querelle ni même discussion entre la victime et ses agresseurs. Ces derniers ont apparemment voulu «s'amuser». L'un d'entre eux a dit qu'ils cherchaient un «kick», une stimulation.

Les jeunes incriminés avaient consommé de l'alcool et, pour certains, de la marijuana. Après les faits en question, le groupe de six ou sept Zurichois a également frappé trois autres hommes plus âgés et un étudiant bulgare. Selon Laurent Lafleur, «on peut parler d'un cas de folie meurtrière, heureusement sans armes».