Le gouvernement britannique va annoncer cette semaine le lancement d'une enquête longuement attendue sur les conditions d'entrée en guerre de la Grande-Bretagne avec l'Irak, ont indiqué dimanche plusieurs médias.

Le lancement de l'enquête devrait être confirmé lors d'une adresse au parlement, affirment l'Observer et l'Agence Press Association, citant une source anonyme. L'annonce pourrait être faite dès mardi, selon l'Observer.

Le ministre britannique des Affaires étrangères David Miliband avait annoncé en mars qu'une enquête serait lancée après le retrait quasi total des 4100 soldats britanniques d'Irak prévu le 31 juillet.

L'enquête doit examiner les circonstances qui ont conduit le gouvernement du Premier ministre travailliste Tony Blair à faire entrer la Grande-Bretagne en guerre avec l'Irak aux côtés des Etats-Unis en mars 2003 et sur les conséquences de cette décision.

Le gouvernement fait aujourd'hui face à une controverse concernant la publication du rapport. M. Miliband a indiqué qu'il s'agirait d'un rapport confidentiel alors que l'opposition et des proches des soldats britanniques tués en Irak réclament que les résultats de l'enquête soient publiés.

Nick Clegg, le chef du parti d'opposition centriste des Libéraux démocrates, a démandé que les auteurs de l'enquête aient accès à tous les documents, qu'ils puissent interroger des témoins et faire remonter leur enquête jusqu'à un an avant le début de la guerre.

«Si il (le Premier ministre travailliste Gordon Brown) garde cette enquête partiellement ou en totalité secrète et met le rapport final dans un tiroir, ce sera une trahison à l'égard de toutes les familles qui ont perdu un enfant en Irak», a-t-il déclaré à l'Observer.

 «Nous avons déjà le sentiment que le gouvernement nous a menti. Nous ne voulons pas d'autres mensonges», a réagi de son côté la militante pacifiste Rose Gentle interrogée par le journal et dont le fils Gordon a été tué en Irak.

Au total, 179 militaires britanniques ont été tués en Irak depuis mars 2003.