Les universités parisiennes, en pointe dans la contestation d'une réforme du gouvernement français, ont voté le déblocage après quatre mois de conflit, donnant le signal d'une possible levée totale des piquets de grève pour permettre les examens.

À l'issue d'une assemblée générale houleuse, enseignants, étudiants et personnels de l'université de la Sorbonne ont voté à contrecoeur mardi la reprise des cours à partir de lundi et la tenue des examens dans la semaine du 22 au 26 juin, comme l'avaient décidé auparavant la direction de l'université et ses trois conseils. Six universités restaient en partie bloquées, notamment à Toulouse (sud-ouest) et à Marseille (sud).

Le gouvernement a refusé de valider automatiquement les semestres d'étude, afin de ne pas «dévaloriser» les diplômes et l'image des universités françaises.

Depuis le 3 février, les campus français sont agités par un conflit contre la réforme du statut des enseignants-chercheurs et de la formation des enseignants.

Le projet gouvernemental prévoit plus d'autonomie dans la gestion des universités avec plus de financements privés, face à la concurrence internationale.

Les contestataires craignent en particulier l'arbitraire des présidents d'universités, une perte d'indépendance, dénoncent la «marchandisation de l'université» et la suppression de 900 postes prévue en 2009.

Le conflit s'est propagé pour la première fois à des organisations traditionnellement non revendicatives, impliquant des présidents d'universités. Face à ce mouvement, le gouvernement a amendé ses projets, sans convaincre.

Pour la Conférence des présidents d'université, la «vraie question» est «l'attractivité» à l'étranger des universités françaises, à l'heure où la France s'enorgueillit d'être le 3e pays d'accueil après les États-Unis et le Royaume-Uni.

Concurrencées par un système parallèle élitiste de «grandes écoles», les universités françaises font pâle figure dans le classement mondial de Shanghaï, qui est toutefois controversé car centré sur la recherche. En 2008, la première figurait en 42e position.

La France compte plus de 200 000 étudiants étrangers sur environ 1 360 000 inscrits dans ses universités.