Les opposants au régime géorgien, manifestant mardi pour la sixième journée consécutive, ont annoncé qu'ils allaient étendre leur mouvement en installant de nouveaux campements dans les rues, tandis que le président Mikheïl Saakachvili accusait la Russie d'alimenter la discorde.

Environ 6.000 personnes étaient mobilisées à Tbilissi pour réclamer la démission de M. Saakachvili, a constaté un journaliste de l'AFP sur place.

Leurs leaders ont annoncé qu'ils allaient amplifier leur mouvement en dressant de nouvelles tentes dans la rue, après en avoir déjà planté une vingtaine lundi.

«Nous allons dresser un nouveau campement aujourd'hui et nous continuerons comme cela chaque jour», a déclaré à la foule l'opposant Levan Gatchetchiladzé, candidat à l'élection présidentielle de 2008. Les nouvelles tentes seront placées devant le siège de la télévision publique géorgienne, a-t-il précisé.

Environ un millier de personnes se sont rassemblées autour de ce dernier bâtiment, élevant quatre fausses cellules de prison et bloquant l'une des principales artères de Tbilissi, au détriment du trafic.

Des milliers de sympathisants de l'opposition sont descendus dans les rues depuis jeudi, ce qui représente le plus grand mouvement de protestation dans le pays depuis la brève guerre qui a opposé la Russie à la Géorgie en août.

M. Saakachvili a parallèlement accusé mardi la Russie de renforcer sa présence dans les deux régions séparatistes géorgiennes dont Moscou a reconnu l'indépendance, l'Ossétie du Sud et l'Abkhazie, et a laissé entendre que la Russie finançait le mouvement d'opposition à Tbilissi.

«La concentration de forces militaires russes en Géorgie est encore plus importante qu'en août, mais il n'y a aucune menace de provocation militaire à grande échelle», a-t-il déclaré à des journalistes, selon des propos retransmis par la télévision.

«Tout cela a été conçu en lien avec les événements internes actuels. Mais comme les derniers événements l'ont montré, peu importe le montant des sommes d'argent arrivant de l'étranger, la Géorgie est un pays stable et il est impossible de créer des problèmes graves», a-t-il dit.

Les autorités géorgiennes répètent régulièrement que la Russie soutient financièrement les mouvements visant à évincer M. Saakachvili.

Mais les opposants démentent être soutenus par Moscou.

Ils accusent le président d'avoir mal géré le conflit avec la Russie et d'être devenu de plus en plus autoritaire depuis son arrivée au pouvoir en 2003 à la suite de la Révolution de la rose.

«J'ai passé la nuit ici car il doit partir. Je l'ai soutenu pendant la Révolution de la rose, mais à présent il a trahi la nation, il n'a rien fait pour le peuple», a ainsi témoigné Tariel Guegulia, 58 ans.

La présence des opposants dans les rues a fortement diminué au cours du week-end, tombant à moins de 4.000 personnes, contre quelque 60.000 jeudi, mais a de nouveau augmenté lundi.