La police grecque a neutralisé jeudi cinq engins explosifs placés dans la cathédrale orthodoxe d'Athènes, l'église principale du Pirée, le port de la capitale, et deux églises byzantines de Salonique, dans le nord, a indiqué une source policière.

A Athènes et au Pirée, les engins, composés de petites cartouches de gaz, étaient reliés à un mécanisme horloger à retardement, a précisé la même source. La police avait été avertie de l'existence des engins par des appels téléphoniques à son service d'urgence ainsi qu'à une chaîne de télévision et à un journal athénien, a précisé la même source.

Dans l'église d'Aghia Triada du Pirée, le détonateur de l'engin a explosé, provoquant des dégâts mineurs.

La police avait bouclé les deux bâtiments situés, l'un dans le centre du Pirée l'autre dans le quartier touristique athénien de Plaka, pour procéder à des fouilles. Dans un premier temps, elle avait laissé filtrer qu'il s'agissait de canulars.

A Salonique, la police a découvert deux engins incendiaires près de l'autel de l'église Aghios Dimitrios, datant du VIIème siècle, et un autre dans une nef de la basilique d'Aghia Sophia, reconstruite au début du XXème siècle sur des fondations du Vème siècle.

Les enquêteurs n'ont pas précisé comment ils avaient été prévenus de la présence de ces engins, également composés de petites cartouches de gaz.

Les attentats à la cartouche de gaz, très fréquents en Grèce, sont imputés par la police à la mouvance anarchiste et souvent revendiqués par des groupuscules plus ou moins éphémères. De telles actions n'avaient toutefois jamais visé jusqu'à présent d'importants lieux de culte, dans un pays ou l'Eglise orthodoxe et l'Etat ne sont pas séparés.

Les actes de violence contestataire et les attentats se sont multipliés en Grèce depuis la mort en décembre dernier d'un adolescent, tué lors d'une bavure policière dans le quartier d'Exarchia, au centre de la capitale. Sa mort a provoqué des troubles urbains pendant plusieurs semaines.