Le président russe, Dmitri Medvedev, a salué mardi les signaux «pleinement positifs» envoyés par le nouveau locataire de la Maison Blanche, Barack Obama, et anticipé une «nouvelle page» dans les relations bilatérales après les tensions de l'ère George W Bush.

«Les signaux que je reçois du président Barack Obama sont pleinement positifs», a déclaré M. Medvedev, cité par les agences russes, à l'issue d'une rencontre avec les membres d'une commission américaine sur les relations USA-Russie, dont le sénateur Chuck Hagel et l'ancien sénateur Gary Hart.

«Nous avons toutes les chances d'ouvrir une nouvelle page (dans les relations russo-américaines)», a-t-il lancé. «Ces dernières années, nos relations se sont considérablement dégradées et cela nous afflige», a-t-il rappelé.

Le projet de bouclier antimissile américain en Europe de l'Est et l'extension de l'Otan aux portes de la Russie ont fortement irrité Moscou. Les tensions, aux relents de guerre froide, ont culminé avec la guerre russo-géorgienne en août 2008.

M. Medvedev a précisé que sa première rencontre avec M. Obama, prévue en marge du sommet du G20 sur la crise économique et financière mondiale, aurait lieu le 1er avril à Londres.

Au même moment, une source «bien informée» déclarait à l'agence Interfax que Moscou pourrait reporter ses livraisons de missiles sol-air S-300 à l'Iran qui inquiètent fortement les Etats-Unis.

«Une telle possibilité n'est pas exclue. La décision doit être prise au niveau politique, ce contrat étant sorti d'un contexte purement commercial», a dit cette source. «Ce contrat, signé avec l'Iran en 2005, n'est pas à ce jour exécuté», a-t-elle toutefois précisé.

Les Etats-Unis pressent Moscou de renoncer à vendre ces missiles sol-air, capables de frapper un avion à 30 km d'altitude et à 150 km de distance et qui permettraient à l'Iran de mieux protéger des sites sensibles, notamment nucléaires.

Israël et les Etats-Unis n'ont pas exclu de lancer des raids aériens contre le complexe militaire iranien, afin d'empêcher Téhéran d'accéder à l'armement atomique.

Le président Obama a envoyé récemment une lettre à son homologue russe liant l'avenir du projet de bouclier américain - destiné à parer, selon Washington, des attaques d'Etats «voyous» comme l'Iran - au réglement de la question iranienne. Washington a toutefois démenti tout marchandage avec Moscou sur ce point.

Dans ce contexte, le ministre iranien de l'Energie Parviz Fattah a affirmé mardi que la centrale nucléaire de Bouchehr, construite par les Russes et source d'inquiétude également pour les Occidentaux quant aux intentions de Téhéran, entrerait en service d'ici le 22 août.

L'administration Obama, qui veut associer plus étroitement la Russie à la gestion de certains dossiers sensibles comme le nucléaire iranien, clame haut et fort sa volonté de donner un nouvel élan aux relations bilatérales.

Les chefs de la diplomatie des deux pays, Hillary Clinton et Sergueï Lavrov, ont posé vendredi à Genève les jalons de ce réchauffement russo-américain en appelant à une relance des négociations sur la réduction des armes stratégiques et sur le bouclier antimissile.