L'UE a dépêché lundi une délégation en Ukraine et convoqué une réunion d'information exceptionnelle de ses ambassadeurs à Bruxelles, pour pousser Moscou et Kiev à régler vite leur nouveau différend gazier avant toute rupture des approvisionnements européens.

Evitant tout alarmisme, Bruxelles évoquait lundi des «irrégularités» dans l'approvisionnement en gaz russe des pays de l'UE, mais écartait tout «danger immédiat» pour les foyers européens, protégés par des niveaux élevés de stocks de gaz.Pour autant, l'Europe a intérêt à ce que «la dispute soit résolue aussi vite que possible», a souligné Ferran Tarradellas, un porte-parole de la Commission.

Une délégation composée de hauts responsables de la présidence tchèque de l'UE, ainsi que de la Commission européenne, est partie lundi pour l'Ukraine. Elle devrait également rencontrer mardi, «dans une capitale européenne» non précisée, les représentants du géant gazier russe Gazprom.

«Il s'agit de faire pression pour encourager les deux parties à aller s'asseoir à la table des négociations», a précisé M. Tarradellas.

Bruxelles n'a pas l'intention de jouer un rôle «d'intermédiaire dans ce problème commercial entre l'Ukraine et la Russie», a-t-il confirmé.

Et la convocation lundi à Bruxelles d'une réunion des ambassadeurs auprès de l'UE des vingt-sept pays européens ne vise pas à «élaborer des stratégies» sur les prochaines étapes de la crise du gaz, a expliqué un porte-parole de la présidence tchèque de l'UE.

«Elle servira seulement à informer les représentants permanents auprès de l'UE des contacts que nous avons eus avec les deux parties», a-t-il indiqué.

A ce stade, «il est inutile de politiser un conflit commercial», a également jugé un diplomate européen avant la réunion.

Un groupe européen de coordination, chargé de déceler tout risque de rupture de l'approvisionnement énergétique de l'UE, se réunira vendredi à Bruxelles. Le géant russe du gaz Gazprom et la compagnie ukrainienne Naftogaz y ont été conviés, mais n'ont pas encore confirmé leur présence.

La veille, les ministres de l'UE devraient également évoquer le sujet lors d'une réunion informelle en République tchèque.

La Russie a coupé jeudi l'approvisionnement en gaz de l'Ukraine, faute d'un accord sur le prix des livraisons pour 2009, faisant craindre une répétition du scénario de 2006, où le différend russo-ukrainien avait perturbé l'approvisionnement de plusieurs pays d'Europe.

Moscou fournit aux Européens 40% de leurs importations gazières, qui transitent à 80% par l'Ukraine.

Si «un certain nombre d'Etats européens ont enregistré des variations des volumes de gaz reçus», une partie des problèmes ont été «résolus», a assuré Ferran Tarradellas.

Ainsi, les informations disponibles lundi en mi-journée à Bruxelles indiquaient que la situation était redevenue normale en Hongrie, en République tchèque et en Roumanie, après quelques baisses d'approvisionnement.

La ministre française de l'Economie Christine Lagarde a par exemple estimé lundi que les approvisionnements en gaz de la France n'étaient «en aucune manière menacés».

Elle venait de rencontrer le vice-président de Gazprom Alexandre Medvedev, actuellement en tournée européenne pour défendre le point de vue russe.

Hors UE, plusieurs pays des Balkans occidentaux ont en revanche exprimé lundi leurs inquiétudes face à

Leur inquiétude intervient au moment où la vague de froid qui sévit en Europe va entraîner une hausse immédiate de la consommation de gaz.