Le ministre des Affaires étrangères français Bernard Kouchner estime dans le Figaro Magazine à paraître samedi qu"il faut éradiquer le fléau de la piraterie», en rappelant que la France est parvenue à rallier six autres pays pour lancer une vaste opération aéronavale de sécurisation de la zone.

«Ces groupes qui enlèvent des gens sont désormais extraordinairement équipés grâce à l'argent des rançons payées, et ils sont extraordinairement efficaces, note le ministre. Ils ont des bateaux rapides et manoeuvrent par groupes exercés.»

Ce qui est nouveau selon lui, c'est l'essor de la piraterie et l'industrie de l'enlèvement dans le Golfe d'Aden. «C'est un fléau qu'il faut éradiquer !» assène Bernard Kouchner dans cet entretien. «L'Europe s'engage dans ce défi avec «Atalante', poursuit le ministre français, la première opération maritime de la Politique européenne de sécurité et de défense».

«Après la résolution 1814 organisant la protection des bateaux du Programme alimentaire mondial, nous avons proposé au Conseil de sécurité des Nations Unies deux résolutions - initiées et écrites largement par la France - la 1816 et la 1835. Elles nous donnent la possibilité de nous manifester fortement dans les eaux internationales ainsi qu'un droit de poursuite et d'intervention dans les eaux somaliennes contre les pirates qui pourraient s'y réfugier.»

Concernant les deux Français retenus en otages en Somalie, le ministre précise : «On est en chemin... C'est une action privée, ce sont des volontaires humanitaires d'Action contre la faim enlevés à terre. Il n'est pas question de dire quoi que ce soit pendant la négociation pour ne pas mettre la vie des otages en danger. Nous ne sommes pas inactifs pour autant.»