Une Allemande de 44 ans poursuivie pour double infanticide a nié avoir tué ses nouveaux-nés, mardi à l'ouverture de son procès à Siegen, dans l'ouest de l'Allemagne, tout en reconnaissant les avoir cachés dans un congélateur.

Interrogée sur le point de savoir si elle avait souhaité «que ces enfants survivent», l'accusée a hoché la tête affirmativement, a constaté un journaliste de l'AFP.

Ses avocats ont par ailleurs indiqué dans des déclarations lues que leur cliente avait «finalement mis le bébé dans le congélateur», dans les deux cas soumis aux juges.

Au total, ce sont les cadavres de trois bébés qui avaient été découverts en mai par les enfants majeurs de l'accusée, dans le sous-sol de la maison familiale à Wenden (ouest), alors qu'ils cherchaient une pizza surgelée. Leur macabre trouvaille avait suscité beaucoup d'émotion en Allemagne.

Ces trois grossesses n'étaient «ni souhaitées ni non souhaitées», selon la défense. L'accusée a «nié» ces grossesses en raison d'une «peur panique des médecins» et attendu jusqu'au dernier moment. L'avocat Andreas Bartholomé a aussi affirmé que sa cliente avait souffert d'un problème croissant d'alcoolisme.

Cette femme au foyer est poursuivie pour le meurtre de deux fillettes tuées à leur naissance en 2003 et 2007. Elle aurait tué un autre nourrisson en 1986 ou 1987 mais il y a prescription pour ce cas.

Le frère et la soeur avaient jugé nécessaire de mettre de l'ordre dans le congélateur car il contenait beaucoup de produits périmés, avait expliqué la police en mai. Un sac tout au fond du congélateur renfermait les trois petits cadavres enveloppés dans une serviette. Ni le père de famille ni aucun des trois enfants aujourd'hui adultes n'ont rien su des grossesses de la mère, une femme d'une certaine corpulence.

Depuis deux ans, cette affaire est au moins le sixième cas d'infanticides multiples mis au jour en Allemagne. Le plus retentissant est celui d'une habitante de l'ex-RDA qui a tué neuf de ses nouveaux-nés après leur naissance et les a enterrés dans des bacs à fleurs. Elle a été condamnée en 2006 à 15 ans de prison, une peine confirmée en appel en 2008.