(Washington) Le secrétaire américain chargé de l’immigration Alejandro Mayorkas a échappé mercredi à une procédure de destitution lancée contre lui par les républicains, qui l’accusent d’avoir provoqué une crise à la frontière entre les États-Unis et le Mexique.

Il n’a fallu qu’une poignée d’heures pour que le Sénat, à majorité démocrate, juge le procès intenté contre le responsable américain infondé.

En pleine année électorale, l’immigration s’est imposée comme un des sujets phares de la campagne qui oppose le président démocrate Joe Biden à l’ancien dirigeant républicain Donald Trump.

Les conservateurs accusent le secrétaire Alejandro Mayorkas d’avoir transformé la frontière sud des États-Unis en passoire.

Ils ont pour cette raison lancé une procédure de destitution à son encontre.

Mi-février, le secrétaire de 64 ans a ainsi été inculpé à la Chambre des représentants, où les conservateurs sont majoritaires.

1876

Comme la Constitution l’exige, le Sénat, l’autre chambre du Congrès américain, a entamé mercredi le procès du responsable américain.

La procédure a formellement débuté en début d’après-midi, mais a été balayée dans la foulée, les démocrates votant en bloc pour s’opposer à la destitution de M. Mayorkas.

Le camp de Biden accuse les républicains de faire du secrétaire un bouc émissaire à moins de sept mois de l’élection présidentielle.

La dernière inculpation d’un secrétaire par le Congrès remonte à… 1876. Le secrétaire de la Guerre William Belknap, accusé de corruption, avait démissionné avant la fin de la procédure de destitution.

La Constitution prévoit que le Congrès peut destituer le président, un secrétaire, ou des juges fédéraux en cas de « trahison, corruption ou autres crimes et délits majeurs ».

« Gaspiller du temps précieux »

Le principal intéressé, Alejandro Mayorkas, a lui maintes fois rejeté les accusations des républicains, leur reprochant de « gaspiller du temps précieux et l’argent des contribuables » avec cette procédure de destitution.

La situation n’en reste pas moins un casse-tête pour Joe Biden.

Les républicains, pour la plupart proches de l’ancien président Donald Trump à la rhétorique très anti-immigration, accusent le président démocrate d’avoir laissé le pays se faire « envahir », prenant pour exemple le chiffre record de migrants arrêtés à la frontière, 302 000 en décembre.

Donald Trump se réfère régulièrement à des meurtres particulièrement choquants, commis par des personnes entrées illégalement aux États-Unis, pour marteler qu’il existe une vague de criminalité due aux migrants clandestins.

Mais ni les statistiques policières disponibles dans les grandes villes américaines, ni les études réalisées par des experts, ne montrent la réalité d’un tel phénomène.