(À bord d’Air Force One) L’avenir de l’aide américaine à l’Ukraine est de nouveau à l’ordre du jour après l’annonce par le chef républicain de la Chambre des représentants d’une initiative qui lui vaut le soutien prudent de la Maison-Blanche, mais aussi la colère de certains membres de son parti.

Lundi soir, Mike Johnson a indiqué qu’il allait soumettre au vote dans la semaine quatre textes séparés : un pour aider l’Ukraine, un pour Israël, un troisième pour « renforcer nos alliés dans la région Indo-Pacifique » et un dernier pour « adopter des mesures supplémentaires pour contrer nos adversaires et renforcer notre sécurité nationale ».

La Maison-Blanche a apporté mardi, avec des précautions, son appui à ces nouveaux projets.

« Il semblerait en effet que, de prime abord, la proposition du président de la Chambre va en effet nous aider à délivrer de l’aide à l’Ukraine et à Israël », a déclaré un porte-parole de l’exécutif américain, John Kirby.

« Quelques détails de plus » seront cependant nécessaires pour que le président Joe Biden se positionne véritablement pour ou contre cet ensemble de textes, a ajouté le porte-parole auprès de la presse dans l’avion présidentiel, en route pour un déplacement de campagne en Pennsylvanie.

Une enveloppe de 60 milliards de dollars d’assistance militaire et économique pour l’Ukraine a été adoptée au Sénat en février. Mais les républicains de la Chambre des représentants ont refusé d’examiner ce texte – en raison, entre autres, d’un différend sur la question de l’immigration.

Le nouveau lot de textes annoncé lundi, s’il est adopté par la Chambre à majorité républicaine, sera ensuite étudié par le Sénat à majorité démocrate, avant éventuellement d’arriver sur le bureau de Joe Biden pour qu’il promulgue les textes.

Le président démocrate a échangé lundi avec le « speaker » Mike Johnson et a insisté auprès de ce dernier sur « la nécessité d’avancer cette semaine à la Chambre » sur ce dossier en raison de l’urgence de la situation, a encore déclaré John Kirby.

L’Ukraine manque désespérément de munitions dans sa guerre face à la Russie et les crédits américains sont épuisés.

Israël, de son côté, a fait face dans la nuit de samedi à dimanche, à une attaque directe et sans précédent de l’Iran, dans le contexte de tensions régionales au plus haut.

Nouvelle rébellion ?

L’annonce de M. Johnson a aussitôt été rejetée par certains de ses collègues républicains, ravivant la possibilité d’une motion de censure et d’une nouvelle crise à la Chambre – son prédécesseur, Kevin McCarthy, a été destitué l’an dernier après une rébellion de l’aile trumpiste de son parti.

Mike Johnson a plongé le Parti républicain « dans le chaos en servant les démocrates et en adoptant l’ordre du jour de Biden », a critiqué sur X l’élue Marjorie Taylor Greene.

« Maintenant, il va financer des guerres à l’étranger », a-t-elle ajouté. « Le speaker doit annoncer une date pour sa démission et permettre aux républicains d’élire un nouveau speaker pour mettre l’Amérique d’abord et faire passer un programme républicain ».

L’un de ses collègues, Thomas Massie, a annoncé mardi qu’il se joignait à Marjorie Taylor Greene pour appuyer une motion de censure contre M. Johnson.

Ce dernier a écarté tout départ volontaire.

« Je ne démissionnerai pas », a-t-il dit à la presse, jugeant « absurde » la menace de dépôt d’une motion de censure.

« Cela n’aide pas la cause. Cela n’aide pas le pays », a-t-il ajouté.