(Bucktown) Des écoles près de Philadelphie, dans le nord-est des États-Unis, sont de nouveau fermées mardi et des habitants ont été priés de rester chez eux par la police, sur les dents au 13e jour de traque d’un « dangereux » criminel évadé de prison, désormais « armé ».

Dernier épisode de cette chasse à l’homme, de plus en plus embarrassante pour les autorités, Danelo Cavalcante, 34 ans, s’est introduit lundi soir dans une propriété de South Coventry, à environ 50 km au nord-ouest de Philadelphie, et s’est emparé d’une carabine « 22 long rifle qui se trouvait dans le garage », a annoncé le lieutenant-colonel George Bivens, de la police d’État de Pennsylvanie.

D’après le policier, le propriétaire a tiré sur le fugitif, sans le blesser, au moment où il parvenait à s’enfuir.

Condamné mi-août à la prison à vie pour avoir poignardé à mort son ancienne petite amie, « Cavalcante est considéré comme armé et extrêmement dangereux », a-t-il mis en garde, précisant que la carabine était munie « d’une lunette et d’une lampe ».

Alors que la traque s’intensifie, les riverains ont de nouveau été appelés à fermer les portes de leurs maisons et véhicules, et « à rester à l’intérieur » de leurs maisons, dans cette grande banlieue de Philadelphie, rurale et boisée. Comme la semaine dernière, plusieurs écoles locales sont fermées.

Les forces de l’ordre ont installé plusieurs barrages routiers et contrôlent les allées et venues des véhicules, a rapporté un photographe de l’AFP. Des véhicules blindés et des équipes d’intervention rapide de la police (SWAT) ont été déployées.

« Stressant »

« Notre ferme est survolée par les hélicoptères, et il y a beaucoup de forces de police. C’est vraiment une chasse à l’homme, il y a (des policiers) qui marchent à travers la propriété, à travers les bois », décrit par téléphone Becki Patterson, directrice de Lundale Farm, une exploitation agricole voisine.

La ferme s’étend sur plus de 220 hectares, et « il y a des arbres, des ruisseaux, des ponts, toutes sortes de coins où se faufiler. Donc c’est vraiment stressant », ajoute-t-elle, jugeant que la « police fait un travail incroyable » sur un terrain difficile.

Près de deux semaines après l’évasion du criminel brésilien, le temps devient de plus en plus long pour la police, qui a positionné des centaines d’agents sur le terrain, appuyés par des hélicoptères, drones et chiens de recherche.  

PHOTO PENNSYLVANIA STATE POLICE DEPARTMENT, FOURNIE PAR AGENCE FRANCE-PRESSE

Danelo Cavalcante

Cavalcante a été repéré à plusieurs reprises sur des caméras de vidéo surveillance, mais il a pu à chaque fois s’échapper des périmètres de recherches mis en place par la police de Pennsylvanie, appuyée par le FBI et des US Marshals, spécialisés dans la traque des fugitifs.

 Recherché au Brésil

Dimanche, de nouvelles photos ont été diffusées, remontant à la nuit précédente, où le fugitif apparaît rasé de près, vraisemblablement pour changer d’apparence après la diffusion d’un avis de recherche où il portait une barbe noire.

Cavalcante était aussi parvenu à voler une fourgonnette blanche, retrouvée abandonnée dimanche, probablement parce qu’il manquait d’essence.

Selon la police, il a cherché de l’aide auprès de deux connaissances, qui ont prévenu les autorités. Sa sœur, en situation irrégulière sur le territoire américain, a été arrêtée.

Sa mère, qui vit dans une zone rurale du Brésil, a déclaré au New York Times ne pas être surprise par la capacité de son fils à échapper aux autorités aux États-Unis, car il a déjà réussi à le faire au Brésil, où il est accusé d’avoir tué un homme.

Iracema Cavalcante se lamente également dans l’entrevue face à la perspective de voir son fils finir ses jours en prison aux États-Unis, affirmant qu’il vaut mieux « mourir bientôt » plutôt que d’« arriver quelque part pour souffrir et mourir ».

Danelo Cavalcante, plutôt menu avec son 1,52 m environ et ses 54 kg selon un avis de recherche, a réussi à s’évader le 31 août de la prison du comté de Chester, à 40 minutes de route au sud de l’actuelle zone de recherches.

L’évasion, dont une vidéo enregistrée par une caméra de la prison a été diffusée par les autorités, est aussi spectaculaire qu’embarrassante pour les responsables de la prison.

Sur l’extrait, on voit le prisonnier, tee-shirt blanc, pantalon bleu et baskets blanches, se cacher dans un renfoncement de la cour de promenade, puis grimper agilement, façon homme-araignée, le corps à l’horizontale entre deux murs, et disparaître sur le toit.

Le détenu avait été condamné le 22 août à la perpépuité pour avoir poignardé à mort son ancienne petite amie, sous les yeux de l’enfant de la victime, lors d’une dispute en avril 2021.