(Washington) La police américaine aux frontières est responsable d’abus des droits humains répétés et impunis dans sa gestion des migrants à la frontière avec le Mexique, a estimé mardi un rapport d’ONG.

Les associations Kino Border Initiative (KBI) et Washington Office on Latin America (WOLA) rapportent des décès lors d’interpellations à la frontière, des propos déplacés, un manque de nourriture pour les personnes arrêtées et des séparations de familles.

La police aux frontières « a un problème persistant d’abus des droits humains », et cela se fait « sans qu’ils n’aient à rendre de comptes », regrette le rapport.

La police américaine aux frontières (CBP) n’a pas répondu aux sollicitations de l’AFP.

Depuis 2020, les deux associations ont totalisé 13 morts lors desquels les agents ont utilisé la force « dans des circonstances où il n’est pas évident de savoir s’ils faisaient face à un danger immédiat », ou encore s’ils « ne sont pas parvenus » à éviter un décès dans leurs geôles.  

Les deux ONG ont compté 78 plaintes déposées formellement contre cette force de police entre 2020 et 2022. Seulement 5 % d’entre elles ont conduit à des recommandations de changement de pratique ou à la recommandation de mener des poursuites disciplinaires contre l’agent en question, selon le rapport.

« Nous avons documenté un système choquant, qui inclut un mauvais usage de la force létale, de l’intimidation, du harcèlement sexuel, de la falsification de document », a résumé Adam Isacson, l’un des auteurs du rapport, dans un communiqué.

Et « ces abus se répètent parce que l’impunité est si commune », a-t-il dit.

Les associations s’inquiètent de la durée des détentions à la frontière, normalement limitées à 72 heures mais qui, en pratique, peuvent s’étendre sur une semaine voire plus, selon elles.

L’administration Biden cherche, sur ce sujet hautement politique, à réduire les entrées illégales à la frontière avec le Mexique tout en élargissant les procédures légales. En juin, 145 000 personnes ont été interpellées par les autorités américaines à cette frontière.