(Monterey Park) Joe Biden a annoncé mardi une nouvelle salve de mesures réglementaires censées limiter la circulation des armes à feu, mais en rappelant qu’il appartient au Congrès d’imposer de réelles restrictions face aux fusillades qui rythment la vie du pays.

« Soyons clairs. Rien de tout ça ne délivre le Congrès de sa responsabilité », a dit le président américain, après avoir présenté les derniers décrets.

Il a appelé le parlement divisé, avec un Sénat aux mains des démocrates mais une Chambre des représentants dominée par l’opposition républicaine, à imposer des vérifications systématiques d’antécédents pour les achats d’armes à feu, à supprimer la protection des fabricants d’armes face aux risques de plaintes, et surtout à interdire les fusils d’assaut.

Il est très peu probable que l’appel du président soit entendu : les conservateurs, fervents défenseurs du droit constitutionnel à avoir des armes, s’opposent en effet à tout durcissement législatif notable.  

« Faites-le maintenant. Cela suffit ! », a pourtant réclamé le démocrate de 80 ans, venu auprès de la communauté asiatique de Monterey Park, en Californie, endeuillée par une fusillade récente dans un dancing.

Le président américain a évoqué les 11 victimes tombées le 21 janvier sous les balles d’un septuagénaire, en veillant à personnaliser son évocation, à l’heure où les fusillades, sauf les plus sanglantes, ne sortent plus guère de l’ordinaire statistique aux États-Unis.

Il a rappelé par exemple le souvenir d’une femme de 62 ans qui aimait « jouer aux cartes » et « partager les légumes de son jardin avec ses voisins et amis ».

« Sourire contagieux »

Ou la mémoire d’un homme de 72 ans, au « sourire contagieux » et « mort en protégeant sa cavalière. »

Joe Biden avait été accueilli à sa descente d’avion à Los Angeles entre autres par Brandon Tsay, qui avait réussi à désarmer le tireur de Monterey Park alors que ce dernier s’apprêtait à attaquer un second dancing.

La Maison-Blanche avait précédemment annoncé de nouvelles mesures réglementaires pour renforcer à la marge la vérification des antécédents pour les achats d’armes à feu.

L’exécutif veut aussi encourager le recours au signalement (« red flag ») d’individus potentiellement violents, que la justice peut alors priver d’armes à feu, et faire face à l’explosion du nombre d’armes déclarées comme « volées » ou « perdues » pendant leur transport entre marchands.

Joe Biden veut aussi renforcer la pression sur le puissant secteur des armes à feu. Il « encourage » par ailleurs l’agence fédérale du commerce, un organisme indépendant, à publier un rapport sur la vente et la promotion d’armes à feu auprès des mineurs.

Selon le décompte du site Gun Violence Archive 8415 personnes ont trouvé la mort en raison des armes à feu depuis le début de l’année aux États-Unis, dont plus de la moitié par suicide.

Le même site a recensé sur la même période 110 fusillades ayant blessé ou tué au moins 4 personnes – sans compter le tireur.